Mai est le mois durant lequel les plantes sortent de terre et que pour les arbres, les fleurs se déploient pour le plus grand bonheur de nos yeux et aussi de notre nez, pour peu que nos pas passent près de certains d'entre eux. Ainsi en va pour la nature, aussi en est-il pour l'École de danse contemporaine de Montréal avec ses treize finissantes. C'est dans la salle de la Maison de la culture Frontenac que mes pas m'ont amené découvrir le spectacle de finissantes, opus 2016. Pour l'occasion, la salle était comble, en ce jeudi soir, pour découvrir les créations originales de Peter Jasko, Ginette Laurin et Catherine Gaudet, mises en mouvement par ces finissantes que j'avais grandement apprécié en décembre dernier, lors de la présentation du "Cru d'automne". Après nous avoir présenté les oeuvres d'Ismaël Mouaraki, Marie Béland et Manon Oligny, les univers chorégraphiques au programme promettaient une grande différence et cela a été la cas.
Photo : Julie Artacho
En première partie, autant "Ashes to raise" de Peter Jasko pour sept interprètes que "Petite pièce pour six tempéraments" de Ginette Laurent pour, sans surprise, six interprètes relevaient de la performance physique. L'exécution était à la hauteur et démontrait que toutes méritent bien de se retrouver sur une grande scène prochainement.
Mais, c'est en deuxième partie, avec "Shine bright" de Catherine Gaudet que les treize danseuses se transforment en des personnages complets, enrichis par leurs propos et leur capacité en interprétation. La signature de la chorégraphe est tout à fait reconnaissable et les mises en abîme sur les années à venir dans ce cruel monde dans lequel, "la" place sur scène se doit être la mienne, sont présentées avec une éloquence cruelle. Les jeux de mains, jeux de vilaines sur pas de danse ne sauraient faire de naifs ou naives et donnent tout son sens à "Qu'est ce que ça te fait quand je fais ça ?". Impossible pour moi de ne pas ressentir un certain inconfort, sinon un inconfort certain devant le propos lucide qu'elles nous présentent. "Shine bright", malgré tout, voilà le message que ces jeunes et talentueuses filles doivent retenir, pour survivre dans ce milieu et garder les pieds sur scène. Impossible aussi de ne pas mentionner les performances tout aussi athlétiques que percutantes de Miranda Chan durant l'exécution de cette oeuvre.
Je me permets de les renommer, Jenna Beaudoin, Miranda Chan, Ariane Famelart, Amélie Gauthier, Leïla Mailly, Jamie Malysh, Chloé Ouellet-Payeur, Jessica Perry, Marie-Pier Proulx, Cara Roy, Elsa Tellier et Sabrina Verrette. Sachez, mesdames, que je conserve vos noms pour me guider dans le choix de mes prochaines sorties danse. Et bravo à vous madame Lucie Boissinot et à votre équipe pour ce cru 2016.
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