Rien à l'agenda en ce samedi après-midi, jusqu'à ce qu'arrive une offre que l'on ne peut pas refuser. Une visite au TNM pour assister à la pièce de Robert Lepage, "887", endroit achanlandé pour l'occasion auquel mes pas m'ont amené. Le thème était annoncé, le retour dans le passé par la mémoire, sa mémoire et sa façon de faire très personnelle.
Photo: site du TNM
Salle comble, comme pour toutes les autres représentations avec moi, en haut au balcon, prêt à découvrir les souvenirs d'enfance de cet homme de trois mois plus âgé que moi. Revenir sur les pas d'une même époque, mais avec une perspective différente, soit celle de la ville, Québec pour lui et Montréal pour moi.
Arrive ici le moment pour lequel toute comparaison entre nos vies serait inapropriée, par conséquent, retour sur l'oeuvre. Voici mes impressions sur ce que j'ai vu et que je classerai en trois catégories. Il y a d'abord, cette habile utilisation des éléments scéniques qui se métamorphosent selon les besoins du récit. Lorsqu'un immeuble au huit appartements devient, en un tour de main, une cuisine sans que l'on perçoive une intervention extérieure, cela relève de la "magie".
Il y aussi l'habile amalgame de l'Histoire, celle du Québec en plein éveil et de l'histoire du jeune qui la vit comme spectateur tout comme participant, avec comme point de départ, le privilège et le "fardeau" de déclamer, quarante ans plus tard en 2008, un des déclencheurs de cette révolution tranquille, "Speak white" de Michèle Lalonde. 1968, année de présentation de ce plaidoyer engagé, celui d'un peuple engagé dans le chemin d'un avenir prometteur et aussi de celui d'un jeune en quête de son affirmation.
Mais d'un point de vue plus personnel, ce qui m'a le plus impressionné durant les deux heures sans entracte de la présentation est le sens de l'auto-dérision de Robert Lepage. Laissant son amour-propre au vestiaire, il se livre à nous avec ses défauts et ses travers dans lesquels nous nous retrouverons aussi. Qui n'a jamais eu de répliques maladroites face à un autre ?
Ce retour dans ses souvenirs très personnels, habilement appuyés par le support scénique tout autant hautement technologique que discrets, il m'y a amené avec une simplicité qui m'a profondément captivé. Un bel après-midi qui laissera des traces de pas dans ma propre mémoire.
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