Photo: Harmonie Fortin-Léveillé
Une fois l'annonce public faite, la musique se fait entendre, près du café de la place, d'abord l'accordéon (Laurence Sabourin-Laflamme) qui attire le regards des passants et ensuite celle du multi-instrumentiste, trombone et tambour (Benoit Paradis). Les gestes suivent et les interprètes entament leur prise de possession des lieux, livre à la main. Ils iront à la rencontre des gens assis ou des passants pour leur chuchotter à l'oreille une extrait de leur livre. Pour elle, il est rouge et pour lui il est bleu ou est-ce l'inverse ! Le lieu est passant et les gens décochent un regard à la performance et certains décident de rester, la foule se fait plus nombreuse. La valeur-ajoutée pour un observateur de ces performances in-situ est d'observer l'interaction performeurs et spectateurs et cette fois, elle était importante !
Photo: Harmonie Fortin-Léveillé
Photo: Harmonie Fortin-Léveillé
Ainsi donc, ces artistes qui investissent la place, ils vont au-devant, naviguant tout autour, comme l'avait fait l'explorateur Giovanni Caboto, au quinzième siècle jusqu'à chez nous (à Terre-Neuve). Les gestes sont affirmés, les gens sont souvent surpris par tant d'audace, mais jamais réfractaires. Ils amènent gestes et propos accompagnés par une musique appaisante. Nous aurons droit à un duo de danse sur la place, sur les bancs, à l'abreuvoir, et aussi à l'effeuillage public des pages de leurs livres qui lancé au vent, telles des bouteilles à la mer, seront ou pas recueillies. Une d'entre elles est entre mes mains et en voici un extrait, "-Tu n'aurais pas dû. - L'influence du féminisme, que veux-tu ! " Mais quel est donc ce roman ?
Le tout se termine, parce que toute bonne chose à une fin, au pied de la statut tout au milieu de la place,
Une performance qui utilise le livre et qui prend position dans tous les sens du terme, dans ce lieu et qui en prend possession, comme un livre avec nous lorsqu'on se donne la peine de l'ouvrir. Une oeuvre qui mériterait d'être présentée encore et encore, ici ou ailleurs. Pour la petite histoire, la responsable de l'arrondissement me mentionnait qu'elle avait décidé de programmer "Les Installations mouvantes", après l'avoir vu en France ! Le ciel est resté clément et je suis retourné chez moi satisfait et prêt à lire dans le métro archibondé de cette fin de journée d'été.
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