dimanche 9 octobre 2016

Sur mes pas imprévus en danse au Studio 303: lorsque la noirceur se fait éclairante

La semaine se faisait tranquille, côté danse, mais pour peu que l'on soit attentif, il y avait une sortie intéressante. Et c'est au Studio 303 que l'on pouvait la faire et par conséquent, mes pas m'y ont amené. "Métamorphose" était le titre de cette proposition qui nous présentait deux oeuvres différentes sur ce thème et qui sont des "projets collaboratifs entre artistes visuels et artistes du mouvement".

                                                          Photo de Simon Allard

Vous me permettrez, pour la suite, de vous amener pas à pas dans ce qui nous sera présenté. Et il semble que c'est avec une salle "comble" que cela l'a été et, selon moi, c'était tout à fait mérité.

En entrée de jeu, on nous demande de faire confiance, mettre notre angoisse de côté et d'entrer dans une salle tout à fait noire, pour découvrir la première oeuvre, celle de Paul Chambers, David-Alexandre Chabot et Annie Gagnon. Pour moi, il y aura bien durant le temps que les autres prennent place quelques photons non contrôlés qui me permettront de voir que près de moi, d'autres y sont aussi, tout à côté.

Arrive le moment du début de cette oeuvre qui se présentera à nous en trois tableaux. Comme je souhaite fort qu'elle soit représentée  et que le plaisir de découvrir, en est un fort important, je me contenterai de rester assez flou. Donc, durant la découverte de ces trois tableaux, il y aura le premier que je nommerai "L'apparition" et durant laquelle un personnage tout aussi céleste que mystérieux se présente à nous de dos. L'éclairage est mystérieux, mais l'effet esthétique de contraste nous garde bien captif. S'en suit, brusquement, celui de "La prise de contact" qui s'avère globalement fascinant, mais individuellement différent. Plusieurs y succomberont, mais moi, je n'ai pas eu cette chance (à prendre au premier degré ici, parce que j'ai bien beaucoup apprécié ce tableau). S'en suit, celui de "la Révélation", qui marquera une transition surprenante vers la découverte de ce personnage qui se dévoile à nous dans une humanité gestuellement bien exprimée.

Je ne parlerai pas ici de la technologie utilisée tout au long de ce parcours mais, je le rappelle, la découverte de ce personnage venu parmi nous, muni de certains attributs qui éclairent la rencontre, mérite le plaisir de la découverte. Au final, une rencontre artistique qui mériterait une reprise enrichie. Si elle se produisait, avec grand plaisir, j'y serai, promis !

Court entracte et nous revenons en salle, assis sur des sièges, cette fois, pour découvrir une autre métamorphose, celle proposée par Bettina Szabo (à l'interprétation), Brice Gatinet (aux effets sonores et musicaux) et Jacinthe Derasp (à l'objet et sur cet objet de papier, je resterai assez flou). Le tout débute encore une fois dans le noir, question cette fois d'installer l'objet, qui deviendra le cristallite de la métamorphose et du changement. S'en suit, une vingtaine de minutes durant lesquelles, l''interprète et l'objet seront pour moi, pour l'un, le coeur et pour l'autre, le corps. Subjugué, et le mot est faible, tout au long de ce trop court moment durant lequel le corps prenait possession du coeur, en le faisant palpiter et vibrer. Le coeur de son côté, prenait possesion du corps pour l'animer dans une esthétique qui m'aurait gardé captif de beaucoup plus long moments. Les effets sonores rehaussaient le tout, sans que j'en sois vraiment conscient, un peu quand même, puisque je le mentionne.

Au final, deux belles oeuvres fort prometteuses créées dans des conditions difficiles et précipitées (conclusions personnelles, suite à la discussion qui en ont suivi la présentation), mais qui, grâce au Studio 303, déjà permettent d'espérer un avenir fort prometteur aux spectateurs qui n'ont pas peur du noir.




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