Le printemps commençait à pointer son bout du nez pendant que nos pas nous amenaient à la Maison de la Culture de Maisonneuve. La raison de nous y rendre, me demanderez vous ? Pour y découvrir la troisième soirée de la saison, mais la deuxième pour moi, de "Théâtre tout court, en série" de la Compagnie Absolu Théâtre.
C'est dans une salle fort bien pourvue de spectateurs que nous trouvons une belle petite place qui nous permettrons de découvrir les cinq courtes pièces mis en scène par Serge Mandeville, accompagné sur scène par Marie-Ève Bertrand et Vicky Bertrand. Pièces qui seront reliées par différentes versions de la chanson de "Ne me quitte pas" de Jacques Brel.
La table est donc mise avec la présentation de la chanson "Ne me quitte pas", sur fond de scène vide et sombre. Comme si cette scène anticipait ce qui lui arrivera un peu plus tard en soirée.
La soirée théâtrale débute avec "dramaturgie 101: la leçon sur le toit" de Rich Orloff (traduite par Serge Mandeville) avec les trois interprètes. Nous y découvrons le "travail dramaturgique" de deux élèves sous la "bienveillante" supervision de leur prof armé de sa manette qui dirige, "en rewind and forward", le cours des choses. Mais l'exercice théâtrale prend une tournure surprenante qui se conclue de façon fort bruyamment ponctué.
Nous sommes ensuite amenés à la rencontre de deux personnages (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) dans "Le bateau". Il nous prendra un certain temps pour faire le lien entre leurs passés qui semblent douloureux et un présent encore fort empreint de cette douleur et de leurs sentiments d'autrefois. Peu à peu, nous pourrons placer les pièces de ce casse-tête pour prendre la mesure des événements qui ont laissé un grand vide. Difficile de rester insensible à ce qui nous est présenté !
La troisième oeuvre de la soirée "Montréal en deux" (de Maxime Robin), la plus drôle et tout à fait délicieuse, nous permet de découvrir l'échange téléphonique entre deux ex (Vicky Bertrand et Serge Mandeville) qui se partagent les rues, les parcs, les lieux sur l'île de Montréal. L'objectif de leurs échanges nous est dévoilé sans que cela soit explicite, ce qui fait que nous le ferons lorsque nous serons prêts.
Changement de ton avec "Fly me to the moon" de Sarah Berthiaume avec Vicky Bertrand. C'est une histoire "éclatée", "hallucinée", fascinante aussi, avec des ingrédients surprenants, un peur du bogue du l'an 2000, une petite fille qui veut sauver sa perruche et une belle illustration de la crédulité. Nous avons assisté à une fort belle variation moderne du conte de la grenouille et de la princesse.
La soirée se termine, déjà !!, avec "Mathieu" de Patrick Gabridge (traduite par Serge Mandeville) avec Marie-Ève Bertrand, Vicky Bertrand et Serge Mandeville. Nous pourrons découvrir que Mathieu est spécial, qu'il a des tics dans lesquels je me reconnais (!) et dont ses approches amoureuses sont toutes calculées et mesurées ! Le tout pourrait prendre une tournure dramatique, à moins de trouver l'âme soeur, mais le sera-t-elle ? Pour le savoir, ne comptez (!) pas sur moi.
Une soirée qui a comblé les spectateurs, sur la base de leurs commentaires exprimés lors de la discussion d'après représentation. Une soirée qui nous permet d'affirmer qu'une dizaine de minutes est amplement suffisante pour installer une histoire, une atmosphère, en sollicitant notre imagination tout en évoluant dans différents styles. Des soirées qui nous présentent du théâtre différent dans une formule scénique dépouillée mais qui permet de porter notre regard et notre attention sur l'oeuvre.
La prochaine fois et la dernière de cette année culturelle, le 10 avril au même endroit pour découvrir une soirée "tout gars" autour des souvenirs de Serge Mandeville.
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