mardi 8 juin 2021

Sur mes pas réels au FTA 2021: Deux rencontres marquantes, chacune à sa façon !

 Au cours des derniers jours, j'ai été à la rencontre de deux propositions toutes différentes, comme quoi la "diète" de la "bête" culturelle se doit d'être diversifiée et pour cela, le FTA sait confectionner le "menu" ! Débutons par la première, présentée au La Chapelle, "Anything Whatsoever" de Katie Ward, dont j'avais vu la précédente création dans le même lieu, "imaginationreality", une oeuvre qui explorait les concepts de réalité et de subjectivité. Voilà pourquoi, je m'y rendais fort curieux pour découvrir une proposition chorégraphique "cérébrale".

Pause

Dois-je rappeler que la philosophie a toujours été pour moi une discipline qui m'a toujours fasciné, par sa façon d'aborder la réalité différente et complémentaire du scientifique que je suis.

Fin de la pause

                                  Photo de Katie Ward par Mark Feuerstack tirée du site du FTA

Je suis donc devant la porte du lieu de diffusion, rue St-Dominique, arrivé un "peu" à l'avance, je suis donc le premier dans la file ! Une fois les portes ouvertes, je suis invité, après les mesures sanitaires d'usage, à entrer. Je serai accompagné par un des membres de l'équipe, jusqu'à mon siège, dans le coin du lieu de prestation. Tous les autres sièges tout autour le seront également. Nous serons une vingtaine de personnes à découvrir et à participer à ce qui suivra. Sur cette scène toute blanche, ses vêtements rouges contrastent et attire mon attention. Nous sommes invités, à tour de rôle, à nous présenter et pour partir le bal, elle le fait en premier, nous indiquant qu'elle habite juste là de biais avec ce lieu, comme si ce soir elle était dans sa cour arrière. Et puis du bout de sa perche, sa complice sur scène, Camille Gravel se déplace de spectatrices, spectateurs à l'autre pour recueillir les propos que tous peuvent entendre. Mon tour arrive et, puich !!! ma présentation est "ratée", plutôt que de dire, "aujourd'hui, j'ai couru et j'ai travaillé la terre et je suis heureux d'être parmi vous", j'aurais dû, pour mieux me présenter, dire " je suis né à Montréal, j'ai toujours vécu à Montréal et je suis de ceux qui trouve que l'asphalte sent bon". Mais bon, la vie est souvent composée d'occasion ratée ! Pendant que les propos se font, Katie Ward se déplace sur l'espace du milieu en s'exprimant par des mouvements qui me gardent captif ! Elle prend possession de la place et de mon attention au point que certains propos m'échappent !

Étant tous autour, elle vient face à nous. Rendue devant moi, elle me regarde droit dans les yeux, la connexion est "directe" et intense. Le tout évolue dans un deuxième "acte" pour lequel elle nous demande de dire ce que nous voyons devant nous, dans le réel et dans l'imaginaire aussi ! Le temps passe comme la perche, mais jamais elle ne se rendra jusqu'à moi pour permettre de me racheter de mes premiers mots ! Peu importe, les mots des autres sont fort riches et enrobés de ces gestes. Avec sa proposition Katie Ward a su allier le propos de tous à ses gestes pour en faire un moment fort riche.

Quelques jours plus tard, je me rends avec les transports en commun (une première en un an !) jusqu'au Vieux-Montréal pour découvrir la deuxième partie "BOW'T-TIO'TIA:KE", "PROTEST" de Rhodnie Désir. C'est la seule des trois parties que je pourrai voir, mais j'ai été "bien servi". Est-ce que la proposition de trente minutes qui me demande plus de deux heures mérite le déplacement. La réponse est sans équivoque, OUI ! C'est sous un soleil de plomb que j'attends devant la scène sur "mon" siège en première rangée. Je serai donc aux avants postes de son "Protest" qui s'avérera à la hauteur de la revendication. Dès ses premiers pas sur scène, déterminée et vêtue d'orange (couleur des enjeux autochtones de notre époque et de ces lieux) , elle libère les symboles orange de l'arrière de la scène. Avec ses deux complices de toujours à l'accompagnement musical (Engone Endong + Jahsun ), elle nous propose son chemin dans lequel je retrouve deux moments forts. Celui où elle utilise ses "boîtes" de bois comme "radio portative", symbole, pour moi, d'affirmation ! Et aussi, celui qui a fait que je me suis presque levé pour la suivre. Celui durant lequel où par ces gestes forts affirmés, elle nous invite à nous lever pour protester ! Pour moi, le moment est tellement fort que je suis à "deux doigts" de me lever ! 

                                  Photo de Rhodnie Désir par Kevin Calixte tirée du site du FTA

Pour cette femme pour qui la capacité d'absorber l'essence des lieux et des enjeux qu'elle explore n'a d'égale que le sourire et la détermination pour faire fondre les résistances, j'ai la plus grande admiration ! Merci Rhodnie pour tout ! J'espère seulement avoir le privilège de découvrir tes "prochains pas" !



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