Je me souviens encore très bien de la fébrilité qui m'habitait lorsque j'étais rendu centième dans la file d'attente avant de pouvoir acheter mes billets pour cette édition du FTA. Ma liste d'achat était longue avec quelques priorités. Si au final, une fois rendu à mon tour, je n'ai pas pu obtenir tous mes choix, je pouvais quand même dire mission accomplie pour quelques propositions "dans mon panier" dont "Stations" de Louise Lecavalier, qui était tout en haut de la liste.
Me voilà donc de retour pour une première fois dans la Place des Arts depuis ma visite quelques heures avant la fermeture "pandémique". Dans le hall, nous sommes dirigés avec rigueur vers la porte d'entrée (pas même le temps de saluer correctement une connaissance en chemin !) Je rentre et je me dirige vers mon siège, tout au bout d'une rangée, loin de mes territoires habituels, mais je suis dans la place !
Photo par André Cornellier fournie par le FTA et tirée de La PresseLa salle, une rangée sur deux, trois entre le spectateur ou le couple de spectateurs, se remplit peu à peu. La Salle Maisonneuve est toute dégarnie et l'impression est bizarre. Mais arrive le moment du début de la prestation et une fois toutes les lumières de la salle fermées, le rideau s'ouvre et sur une scène sobrement garnie de quatre bornes toutes discrètes. La salle est en attente, la fébrilité se ressent ! Et pendant les soixante minutes qui suivent, la "grande dame" de la danse contemporaine prend possession de mon attention. Je vois devant moi, cette femme mettre le quotidien avec ses sentiments et ses pensées dans son broyeur créatif pour nous en proposer une chorégraphie d'une station à une autre. Je dois avouer que j'ai été particulièrement impressionné par le tableau durant lequel elle effectue des déplacements latéraux en fond de scène sur une jambe.
Tout au long, les gestes parlent un langage universel accessible à chaque être humain. Chacun.e pouvant y trouver son sens et son plaisir. Les différents tableaux, utilisant les bornes illuminées en alternance de différentes couleurs sont accompagnés par une trame musicale qui enrobent et enrichissent le propos chorégraphique. Difficile de mettre en mots ce que d'autres, qui comme moi, ont ressentis. Une oeuvre qui laisse sans mots, mais avec toutes plein d'émotions. Je m'en voudrais de ne reprendre pas le "merci" de cette femme qui à la toute fin de la période de questions réponses, habilement menée par Elsa Pépin, appuyé par les applaudissements de tou.es.
Autre privilège de la soirée, celui d'assister à la remise du titre de Grande Montréalaise à cette femme hors-norme par la mairesse de Montréal en présence de Martin Faucher. Une fois les "cérémonies" et les photos à distance sanitaire faites, les propos de Louise Lecavalier sont à la hauteur de cette femme, simples, mais tellement beaux et sincères.
Tout en revenant à la maison, les gestes de cette grande dame m'ont accompagné intérieurement, ce qui m'a permis de revivre certains des moments de ce que je venais de voir !
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