mercredi 2 juin 2021

Mes pas (virtuels) en danse: Une soirée fort belle avec la promotion 2021 de l'École de danse contemporaine de Montréal

 C'est devant mon écran que je me suis installé pour découvrir les quatre propositions de fin d'étude des dix-sept finissant.es de l'EDCM, soient les Danses de mai-Opus 2021. Au programme, quatre créations pour permettre à chacun.es des finissant.es de performer dans deux univers artistiques différents comme le voulait madame Lucie Boissinot, directrice artistique et des études, tout en respectant les conditions sanitaires de notre époque pandémique.

Photo: Maxime Côté

Ainsi donc, nous aurons droit dans l'ordre à "La Nature des choses" de Sébastien Provencher, "Things We're Already Doing" d 'Andrew Turner, "La Grande Roue" de Heidi Strauss et "The Unfinished Act" d'Andrea Peña. Et pour incarner, avec brio et intensité, la première et la troisième propositions, Lou Amsellem, Justine Dagenais-de Montigny, Adèle de Boisgrollier, Sabrina Dupuis, Sophie Fekete, Rose Gagnol, Anny Gauthier, Mathieu Hérard et Aaricia Laperrière Roy, tandis que Pauline Ansquer, Elisa Barrat, Lauren Fisher, Klaudy Gardner, Gabrielle Kachan, Nikita Peruzzini, Ernesto Quesada Perez et Evelynn Yan en feront tout autant pour la deuxième et quatrième oeuvres !

Pendant plus de deux heures, deux fois plutôt qu'une (avantage des webdiffusions !), je me suis laissé entraîner dans des univers chorégraphiques qui ont su utiliser les différents talents de ces dix-sept finissant.es. 

"La Nature des choses", nous présente, en entrée de jeu, une déclaration (un statement !) à la fin de laquelle cette femme nous dit, "mon diaphragme attend l'orage !" Il s'en suit de l'éveil en grande pompe de tout.es avec "sa possession", différente des autres. Ensemble, mais à distance, dans leur univers, je les vois évoluer et je suis captivé, comme quoi, dès ces premiers moments, il est possible de créer des oeuvres cohérentes malgré les contraintes actuelles ! Et que beau est ce moment durant lequel, j'entend d'une voix démultipliée, "La terre à froid aux pieds depuis trop longtemps." Et lorsque en crescendo, le mouvement se fait apothéose, suivi du réveil et de la mise en commun. Une finale porteuse d'espoir, tout.es réuni.es autour de nos différences mises en commun pour refaire les choses autrement dans la joie et l'allégresse !

Après une courte pause, "Things We're Already Doing" débute par une mise en corps afin de bien ressentir chacune des parties de notre corps jusqu'à nos papilles gustatives, comme je le vois faire devant moi, pour goûter le mouvement et induire le mouvement. Il s'en suit des moments durant lesquels la parole s'extrapole en gestes tout doucement. Les tableaux qui suivent me font passer d'une perspective corporelle à une autre plus cérébrale pour se terminer par une dernière toute mystique. Le tout porté par les mouvements fort éloquents qui me font penser à des neurones en action qui me montrent de façon fort éloquente que les singuliers peuvent devenir pluriels, tout cela, porté par des voix célestes ! Je m'en voudrais de ne pas mentionner la "douceur" de la musique et des éclairages qui ont accompagnés l'oeuvre tout au long !

Petite pause et me voilà reparti dans "La Grande Roue". Le tout commence par la confidence de chacun.e des interprètes dont celle qui me rappelle pourquoi le ciel est bleu. 

Pause

Moi, ça m'a fait replonger pour quelques secondes dans un passé récent durant lequel j'avais développé la "théorie" du spectre d'émission de la lumière pour une oeuvre en danse avec sa partie visible de ce que l'on voit, sa partie infrarouge que l'on ressent et sa partie ultraviolette que l'on "comprend".

Fin de la pause

De ce qui suivra, j'y vois des éclats de vie individuels et collectifs aussi, parce que dans une grande roue, même si chacun,e est à son siège loin de l'autre, la roue tourne pour tout.es et chacun des mouvements est ressenti par les autres. Les questions et les confidences exprimées, dans son petit carré de lumière franchissent l'ombre qui l'entoure pour atteindre les autres autour et moi aussi ! Et reste dans ma tête "la question !", combien il y a de places dans la grande roue (de la vie) ?

Le tout se termine avec "The Unfinished Act" qui se présente à moi comme une incursion dans un monde circassien. Comme si la vie, question de perspectives, était une course sur ce cercle pour trouver une individualité "commune", malgré nos différences. Je découvre dans ces moments, la performance, la grâce, le questionnement et la révélation des gestes réels ou imaginés jusqu'à l'appel et le départ vers ce monde annoncé par la première oeuvre de la soirée "La nature des choses" ! Comme quoi comme dans "La Grande Roue", "Things We're Already doing" !

                                                                Photo : Maxime Côté

Pour moi, le prof de CEGEP que j'ai été, je suis toujours ému de voir ce que des années de formation peuvent faire et émerveillé de constater que ces années d'enseignement peuvent amener ces "jeunes" à l'aube d'une belle carrière. Pour moi, le spectateur de danse, je suis prêt à suivre leurs prochains pas sur les scènes qui, j'en suis certain, seront heureuses d'accueillir pour que je puisse les applaudir ! Merci à vous, madame Boissinot et toute votre équipe !



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