mardi 11 octobre 2022

Retour sur mes pas fort nombreux et tout diversifiés de la dernière semaine !

 En ce début de mois d'octobre, mon agenda hebdomadaire de spectateur était assez chargé, mais surtout fort diversifié !

Au programme, d'abord une sortie au La Tulipe pour assister au "Combat contre la langue de bois" (le 12e, mais pour moi le premier) présenté par les "Filles Électrique"s dans le cadre du Festival Phénoména, suivi le lendemain par un programme double de Danse Danse. "common ground[s]" et "Le Sacre du printemps" de Pina Bausch et enfin pour terminer ma semaine culturelle, une rencontre avec Émilie Monnet et "Okinum" à l'Espace Go. Au final, trois sorties fort riches et surtout tout à fait réussies.

                                           Tirée du site du Festival Phénomena

Pour ma première sortie, mes pas m'ont amené jusqu'au La Tulipe pour une première fois, il me semble ! C'est en bonne compagnie et en bonne position que j'assisterai à ce combat. Au programme, Barbada, Marc Cassivi, Dominic Champagne, Benoit Chartier, La Bronze, Simon Jodoin, Francis Ouellette, Marie Montpetit, Pascale Montpetit et Will Prosper. Pour animer la soirée, Stéphane Crête et pour enrober musicalement le tout, Jean-François Lemieux, Alexis Martin et Jocelyn Tellier.

Une fois les mots d'accueil faits par D.Kimm le coeur et les poumons de ce festival, Stéphane Crête avec un esprit déjanté fort approprié pour cette soirée nous "prend en main" ! Comme il nous le rappelle, ce qui sera dit dans cette salle, doit rester dans cette salle, je ferai de même. Il en reste que durant cette soirée de la parole libérée, nous aurons droit à de la provocation, à de l'audace, à de l'extravagance, à un conte fort doux, mais surtout fort réflexif, à des illustrations verbales fort explicites, telle que celle de la guêpe. Il y aura aussi, ce moment qui me rejoint, celui d'un des travers de notre société actuelle qui me rappelle l'expression "ce n'est pas parce qu'on rit que c'est drôle.

Chacun.e des combattant.es avait cinq minutes, mais rapidement, je constate que le temps est une notion fort élastique et qu'un des combattants l'avait fortement élastique, au point de se faire ramener à l'ordre par le maître de cérémonie. Impossible de ne pas mentionner la contribution musicale du trio qui a su tout au long prendre sa place au bons moments, sans faire de l'ombre aux propos. Au final, une soirée dont je garde un très bon souvenir et dont je me promets que ce ne sera pas la dernière. 

Le lendemain, c'est dans un hall d'entrée fortement achalandé, celui du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts, que mes pas m'amènent. Rien de surprenant, parce que Danse Danse présentait pour son début de saison, une oeuvre de Pina Bausch, "Le sacre du printemps", interprétée par une trentaine d'interprètes d'Afrique de l'École des Sables. Le tout était précédé par une oeuvre toute en intimité, soit "common grounds[s], créée et interprétée par Germaine Acogny et Malou Airaudo. Ce programme double en était, en fait un triple, parce que la préparation de la scène pour "Le sacre du printemps" était presqu'une oeuvre en soi et sur ce point je reviendrai plus loin. 

                                          Affiche de la soirée tirée du site de Danse Danse

Donc une fois les mots d'usage de Pierre Des Marais et Julia Giehler, le rideau se lèvent sur le programme de la soirée. "common grounds[s] se révèle d'abord en contre-jour pour ensuite révéler un duo finement brodé de relations qui évoluent dans l'espace. Tout proche ou à distance, les deux femmes interagissent avec douceur et se révèlent à moi ! De leurs témoignages, je suis touché !

Il s'en suit la préparation de la scène avec l'arrivée de chariots de terre qui seront déversés sur scène par une douzaine de technicien.es de scène qui dans une "chorégraphie" captivante s'assurent de bien recouvrir le lieu d'une couche de terre. Et puis arrive le moment de découvrir en personne "Le sacre du printemps" !

Pause

En personne pour une première fois, mais cette proposition, je l'avais déjà vu sur mon écran, grâce à Danse Danse il ya quelques mois (en octobre 2020). J'avais écrit à l'époque "Et puis pendant de trop courtes minutes (environ quarante), sur le sable d'une plage, les interprètes m'amènent loin de mes tracas et de mon isolement de spectateur confiné. Leurs gestes me captivent et je suis le destin de ce groupe de femmes et d'hommes jusqu'à la finale connue de cette femme sacrifiée, mais toujours aussi touchante."

Fin de la pause

Et de mon siège en deuxième rangée, la magie a encore fonctionné et elle a été magnifiée. De voir, là juste devant moi, ces corps et ces visages des différent.es interprètes, créé un effet de "grâce" pour le spectateur que je suis et à découvrir la réaction unanime autour de moi, la magie a bien opéré. L'intensité des mouvements et la qualité de leur exécution étaient remarquables.  Si aux premiers applaudissements qui a suivi la fin de l'oeuvre, les interprètes avaient un air sérieux, au troisième rappel, ils et elles étaient fort souriant.es ! Et c'est avec une satisfaction toute forte, que mes pas me ramènent à la maison avec encore ces images et qu'en vrai, c'est tellement mieux !

Pour terminer ma semaine culturelle, c'est à L'espace Go que mes pas m'amènent en agréable compagnie ( lire ici ma blonde !) pour découvrir "Okinum" d'Émilie Monnet. Pour me préparer à mieux découvrir l'oeuvre, je m'étais rendu la veille dans la salle d'accueil du théâtre pour assister à une rencontre avant-spectacle sur les "contours" de la proposition, animée par Nayla Naoufal et Caroline Nepton Hotte qui connaissent bien l'univers créatif d'Émilie Monnet. Sans trop parler de l'oeuvre elle-même, pour ne pas divulgacher, elles nous partagent des informations sur les aspects périphériques m'ont permis une fois devant l'oeuvre de mieux l'apprécier. À notre entrée dans la salle, nous découvrons les sièges disposés tout autour d'un petit espace surélevé. Une fois, bien guidé.es, nous trouvons nos places et attendons le début. Et puis, les lumières devenues très discrètes et "apparait" cette femme. Se déplaçant tout autour, nous la découvrons, "Émilie a un barrage dans la gorge, un amoncellement d’ossements d’arbres (okinum, en anishnaabemowin)", comme le présente bien le programme de la soirée. Elle bascule régulièrement son propos d'un univers personnel à un autre plus métaphorique. Qu'elle soit de dos ou de face à moi, son propos me rejoint. Ses déplacements, fort habilement préparés, permettent de ne pas ressentir à distance. Pour ma part, j'ai particulièrement apprécié les moments durant lesquels elle s'exprime en anishnaabemowin qui rend cette rencontre fortement personnelle ! 

                                  Crédit William Arcand tirée du site de l'Espace Go

Au final, une proposition forte et riche qui a tout d'une rencontre. La disposition de la salle amplifiait cette sensation,peu importe l'endroit où le spectateur ou la spectatrice se trouvait dans la salle. Lorsque cette rencontre se termine, elle nous quitte en toute discrétion, mais peu après nous sommes invité.es à rester sur place pour prendre du thé et la rencontrer. Invitation que nous avons acceptée et qui m'a permis de la remercier avec ma plus grande sincérité !

Cela mettait un point final à une semaine culturelle fort riche et diversifiée, mais surtout tout à fait réussie !   


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