De Sarah Dell'Ava, chorégraphe hors-norme, mes pas ont été souvent à la rencontre de ses créations et, comme eux, j'en toujours revenu satisfait et enrichi. Pour "O", j'étais invité dans l'Espace Orange du Wilder, tout au long d'un week-end. Profitant d'une éclaircie dans mon agenda, mes pas entrent dans le lieu en début de matinée le dimanche et c'est trois heures plus tard que j'en ressortirai, heureux !
Vous me permettrez de partager avec vous quelques éléments sur ma plongée en apnée dans "O". Pour s'y rendre, nous devons laisser à l'entrée, manteau et souliers et tout autre accessoire "encombrant", moi je ne conserve que mon calepin et mon crayon, évidemment !. Ce qui fût fait rapidement, avant de me diriger par l'allée vitrée du Wilder jusqu'à la porte de l'Espace Orange. Pour entrer et découvrir l'oeuvre en cours de puis la veille, je dois passer sur un "tapis" de laine. Un rapide coup d'œil dans la place et je trouve "ma" place, celle qui sera mienne pour les trois heures suivantes. Tout autour de l'espace scénique, des chaises, des bancs, des coussins et des tapis sur lesquels, j'y découvre quelques spectateurs et des interprètes aussi.
Pause
Pour qui ne connait pas cette chorégraphe, il est essentiel de savoir que ses propositions précédentes avaient à mes yeux deux caractéristiques principales. D'abord, ce sont des oeuvres avec un grand nombre d'interprètes. Pour "O", c'est plus d'une quarantaine ! Ensuite, ce sont des propositions qui durent dans le temps, celle-ci dure environ 36 heures. Je m'en voudrais de ne pas mentionner aussi que ses propositions impliquent aussi d'aller à la rencontre des spectateurs, comme celle-ci ! C'est donc avec une certaine déception que je lis dans le programme que, "cette œuvre clôt le cycle ORIRI-ORIR-ORI-OR-O, une série sur la quête de l’origine du geste et de l’être entamée il y a dix ans."
Fin de la pause
Une fois bien assis, je me mets en mode acclimatation à mon nouvel environnement "sous-marin". Oui, oui (!), parce ce que rapidement, ce que je découvre devant moi à tout de courants marins riches en humanité qui vont et viennent, là devant moi. De celui ou de celle qui provoque la vague et qui entraîne les autres à sa suite. Les images qui me viennent sont nombreuses tout au long, comme par exemple, ces êtres couchés par terre, les bras qui s'élèvent et ondulant ou en produisant des claquements. Les courants humains seront souvent portés par les ondes musicales produits sur les berges. Les courants seront aussi parfois doux et calmes, mais d'autres fois plus vigoureux qui emplissent toute la place. Il y a aussi au milieu du lieu, un "capteur de rêve" (de ma perspective !), sous lequel vient s'assoir un.e interprète , et souvent un.e deuxième pour une rencontre visuelle. Je le confesse, j'aurais tant aimé m'y rendre et faire une rencontre face à face !
Crédit David Wong fournie par TangenteEt comme pour de nombreux autres spectateurs ou spectatrices, je serai invité à me lever à suivre une des interprètes pour prendre place dans ce monde et observer de plus proche. À ma première fois, mes pas se font malhabiles, mais à la dernière, je suis rendu "pas mal" bon !
Les interprètes entrent et sortent tout au long et moi, j'en reconnais plusieurs, mais pas tous.tes. Mais tout au long, je suis attentif à chacun.e ! Toi, que je ne connais pas, ton sourire irradie jusqu'à moi ! Et à vous tout.es, vos sautillements au rythme de la musique et vos regards complices m'ont rejoint droit au coeur. J'ai dû "remonter à la surface", mais avec moi, ces moments passés ont laissé des traces de bien-être qui ont persisté. À ma sortie, mes pas se sont faits plus légers comme si je marchais dans le fond d'une rivière. Merci à vous !
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