samedi 29 octobre 2022

Sur mes "derniers" pas au CCOV au sous-sol de la Place des Arts pour la troisième édition du "Signal Vibrant: Ceremony for the dead" !

 Lorsque j'ai vu "apparaître" cette invitation du CCOV, j'ai vérifié mon agenda et j'ai constaté que j'étais disponible. Cela a été suivi d'un "sonore" yeah et de la réservation de mon billet pour cette soirée "Signal vibrant: Ceremony for the dead" (3e édition) qui sera ma première, mais la dernière (information obtenue sur place) dans leurs locaux de la Place des Arts au troisième sous-sol.

                          Crédit: Catherine Boivin tirée du site du CCOV

Pause

Je me souviens encore de la polémique de la passation de l'occupation de ces espaces de la compagnie "O Vertigo" de Ginette Laurin à un organisme dédié à la danse contemporaine. Rapidement, la controverse s'est dissipée (de ma perspective) et m'a permis toutes sortes de belles découvertes proposées par la suite par les commissaires. Pour les intéressé.es, voici le lien sur l'historique de ce lieu. https://ccov.org/historique/

Fin de la pause

Comme mon habitude, mes pas m'amènent, un peu d'avance, tout en bas de la Place des Arts, d'abord bien accueilli avec sourire tout en haut. Je suis invité à rester dans le "hall d'entrée" du studio. Je trouve un siège juste devant une installation en plein "devenir" avec les actions de Marie-Hélène Bellavance et Georges-Nicolas Tremblay. Au son d'un orage d'ambiance provenant d'un vinyle qui tourne sur la platine, le lieu s'aménage avec différents objets (billes, pierres, chaussures, bobines de fils, entre autre). Peu à peu, l'espace s'enrichit d'objets et moi aussi, parce que de la main de Marie-Hélène, je reçois un objet minéral (que je garderai précieusement !). Les gens arrivent, trouvent une petite place et éventuellement et la musique change. Arrive ensuite le moment du passage vers "l'autre monde". Et à la suite de bien d'autres, je me dirige vers le studio de présentation, guidé par elle ! Et dans cette finale, j'y vois le détachement de ce monde et la célébration du départ ! Voilà un numéro fort riche et très touchant qui souligne le décès récent de France Geoffroy de Corpuscule Danse !

Et puis viennent devant nous les trois commissaires de la soirée, Nate Yaffe, Hanako Hoshimi-Caines et Ivanie Aubin Malo qui de façon fort solennelle nous accueillent avec, chacun.e leur version de la reconnaissance territoriale. Il y sera aussi question de cette chaise vide à l'arrière de la scène sur laquelle on retrouve une bougie allumée, pour nous rappeler le souvenir toujours présent de ceux et celles qui nous ont quitté  et que l'absence nous habite!

Et puis à tour de rôle, chacun.e des commissaires viennent présenter les artistes qui viendront nous interpréter une perspective sur la "mort", souvent fort personnelle. À tour de rôle, Bambino, Guillaume BB, Sherane et Aurélie Figaro, Thea Patterson, Rachel Harris et Nubian Nene viendront nous présenter leur perspective personnelle sur la mort ! 

Le tout débute avec Bambino qui nous rappelle haut et fort qu'il ne faut pas haïr la mort, parce qu'elle vient de la vie. Avec une gestuelle toute personnelle, il prend possession de l'espace et de notre attention pour conjuguer verbe et geste. Il s'en suit une performance particulière (selon mes critères) de Guillaume BB qui nous amènera sur la mort d'une mouche appuyée par un texte de Marguerite Duras. Un seul mot pour qualifier ce que j'ai vu, "ouf" !!!! 

Une fois la scène prête à les accueillir, Sherane et Aurélie Figaro (mère et fille), nous propose leur version toute poétique de la relation mère fille, complices de vie à l'aide de ces gestes faits et refaits et des multiples postures à deux, comme il en est des relations. Si l'une est arrivée avant l'autre de l'ombre, les deux partent ensemble de façon toute douce.

Ce qui suit est, pour moi, très fort. On nous présente Thea Patterson qu a perdu récemment (moins d'un an) son conjoint victime d'un homicide. Elle nous présente une proposition touchante à propos de l'être cher absent, empreinte de nostalgie. J'y vois le chemin vers la rencontre des souvenirs de celui qui est parti !

À défaut de Mariam Imuk qui n'a pas pû être présente, Ivanie Aubin Malo prend place devant nous avec un grand panier et nous invite à y déposer (mentalement) nos pensées "tristes" pour nous en libérer ! Et après un moment de silence, elle repart avec, nous laissant libéré.e d'un poids !

Il s'en suit Rachel Harris qui a voulu être présente, selon ses propres dires pour souligner le décès de son père, il y a un mois et un jour. D'abord en paroles et ensuite en mouvements, elle évolue devant nous en souvenir de lui. Pour moi, peu de mots, sauf que de dire "quel hommage" !

Le tout se termine avec Nubian Nene qui débute sa présence dos à nous, face à la chaise vide derrière. J'y vois une danse fort belle, intense et inspirée, rayonnant au coeur de la forêt, jusqu'à l'épuisement complet et la résurrection. 

Cette soirée se termine pour moi et bien d'autres aussi, avec une touche de nostalgie, sinon de tristesse, parce c'était la dernière présentation publique dans ce lieu qui m'a présenté bon nombre de propositions fort riches et différentes. Le CCOV deviendra itinérant. En espérant que les esprits du lieu et ses artisans puissent poursuivre leurs oeuvres dans d'autres lieux !



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