Lorsque je me suis procuré mes billets pour la prochaine saison culturelle, il y avait un bon grand nombre de noms que je reconnaissais, mais pour mon billet pour "Crowd" de Gisèle Vienne, j'allais en territoire inconnu. C'était une proposition chorégraphique proposée par l'Usine C avec une affiche qui me laissait présager à une oeuvre "légère". Je prévoyais assister une proposition présentant une danse "techno" sans propos percutant.
Crédit: Estelle Hanania tirée du site de l'Usine CJ'avais tout faux ! Et la discussion après la représentation, fort riche et intéressante me le confirmera. Mais commençons par le début. De mon siège en première rangée, le temps passe et le momment de débuter arrive avec les lumières qui s'éteignent. Devant une scène vide avec dessus, un couche de terre.
Pause
Décidément les astres s'alignent pour recouvrir les scènes de terre, parce que c'est la deuxième fois en ce mois d'octobre, la première était pour "Le sacre du printemps" de Pina Bausch à la Place des Arts !
Fin de la pause
Sur cette couche de terre, donc, "tapis de scène !", avec peu de choses dessus sinon quelques objets, résidus d'activités passées qui me donne l'indication que c'est sur une représentation d'un terrain vague que se déroulera la suite. Et ça sera le cas !
Dans le "noirceur de la nuit", débute l'oeuvre par l'arrivée tout en lenteur d'une jeune femme. Et puis tout aussi lentement, elle sera rejointe par quatorze autres participant.es à cette soirée durant laquelle nous découvrons différentes interactions, basées sur des pulsions, des impulsions et des répulsions entre ces quinze jeunes adultes qui évoluent à des rythmes différents, portées par la musique techno qui enveloppe fort efficacement (et fortement) l'espace. Difficile de tout voir, mais peu importe où portait mon regard, il y avait matière à accaparer mon attention.
Cette rencontre qui a débuté tout en lenteur se termine de la même façon avec le départ graduel des participant.es, en en laissant derrière quelques autres. Durant ces départs, j'y vois une illustration fort bien présentée de cette réflexion, "il en est de nos rêves comme de cette fumée envolée" qui se dégage de certain.es participant.es qui quittent et ce qu'on laisse derrière soi.
Voilà une oeuvre troublante sur différents aspects des relations humaines, dans tout le spectre du meilleur jusqu'au pire montrées en concentré dans cet espace. Et pour ma part, ce que j'ai remarqué le plus sont les variations de rythmes de ces mouvements qui illustrent notre perception élastique du passage du temps.
Enfin, lors de cette discussion d'après représentation fort riche avec la chorégraphe et une des interprètes, j'en apprends sur l'origine de l'oeuvre, mais surtout sur ce qui anime la chorégraphe. Fortement volubile et très intéressante, j'en retiens, entre autres, sa dénonciation des modes de productifs qui en excluent tout autre, la citation aussi "il plus facile d'imaginer la fin du monde que la fin du capitalisme" !
Je reviens de cette rencontre avec la tête fort bien remplie de ce que j'ai vu et ce que j'ai entendu tout au long de cette soirée et aussi fort bien satisfait !
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