C'est lundi soir, tout est tranquille en ville pendant que mes pas me mènent jusqu'à l'Usine C pour assister à la présentation de "Radio Spirale X Usine C". La description avait tout pour intéresser le spectateur curieux que je suis, soit, "Le souci de ne pas heurter la sensibilité du public se manifeste, ces dernières années, par la demande de plus en plus répandue de communiquer des « traumavertissements » (mieux connus comme des trigger warning !) avant la représentation d’un spectacle ou d’une performance."
Pause
Il y a un certain temps, toujours à l'Usine C, j'avais assisté à la présentation de "Crowd" de Gisèle Vienne (octobre 2022) qui n'était pas une oeuvre légère, mais néanmoins d'une dénonciatrice bienveillance, à mes yeux !. "Voilà une oeuvre troublante sur différents aspects des relations humaines, dans tout le spectre du meilleur jusqu'au pire montrées en concentré dans cet espace.", que j'avais écrit à l'époque. Durant la discussion qui avait suivi, je me souviens encore fort bien, les interventions soutenues et répétées d'une spectatrice qui aurait voulu avoir un "traumavertissement" ! Pour une oeuvre qui dénonçait justement les comportements inacceptables !!! J'en revenais, un peu mêlé !!!!
Fin de la pause
Tiré du site de l'Usine C
Ainsi donc, pour mieux m'y retrouver, sur "mon" siège en première rangée, et avec plein de monde autour, prend place le panel expert pour traiter de ce sujet, soit Isabelle Arseneau - Professeure agrégée de littérature française à l'Université McGill, Angela Konrad - Metteure en scène et directrice générale et artistique de l'USINE C et Nicolas Lévesque - Psychologue, essayiste et éditeur. Aussi pour animer la rencontre, Catherine Lalonde (poète et journaliste au Devoir).
Durant toute l'heure qui a suivi, une fois la table mise par Catherine Lalonde, je suis plongé dans les différents aspects de cette notion selon les perspectives professionnelles des trois panélistes. Il faudra que je réécoute le balado lorsqu'il sera disponible pour mieux saisir les différents aspects traités tout au long. Néanmoins, de ce que j'entend, une constatation émerge spontanément en moi. Que c'est compliqué que de tenter d'avertir ou de prévenir un.e spectateurice de prendre place dans la salle ou de plutôt rester chez soi, compte-tenu des sensibilités plus ou moins grandes et surtout très variables ! Doit-on, aussi, avertir quitte à "divulgacher" ?
De ma perspective, une réflexion émerge, sommes nous rendus à une époque de très (ou trop) grande prudence ou bienveillance ? Est-ce devenu un avertissement comme une procédure usuelle et très politique pour se prémunir contre tout retour ? J'en reviens aussi avec une recommandation de lecture, prise au vol, soit "La nostalgie de Laure" d'Isabelle Arseneau, sans oublier ceux de Nicolas Lévesque !
Au final, une heure de présentation, suivie d'une période de questions réponses toute aussi riche qui à défaut de me permettre de tout clarifier, me permet néanmoins de réaliser que cela peut-être tout un défi pour les diffuseurs de tenter de bien faire les choses !
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