mercredi 22 juin 2016

Sur mes pas au cinéma: ébranlé par "La tête haute" !

Il arrive parfois que le visionnement d'une oeuvre cinématographique soit difficile, très difficile même. Ce qui ne veut pas dire qu'elle soit mauvaise, ni que on ne l'a pas apprécié. Cela serait plutôt dû au sujet présenté, au traitement fait et aussi à la qualité de l'interprétation. C'est exactement le cas de "La tête haute" d'Emmanuelle Bercot dont l'histoire a tout pour rappeller celle de "Mommy" de Xavier Dolan. Un jeune "difficile" en crise perpétuelle avec une mère dépassée et qui doit se faire aider par les services sociaux. Il y a une différence, une histoire se passe ici au Québec, celle d'Emmanuelle Bercot se passe en France. Vous avez apprécié "Mommy", "La tête haute" est pour vous.


                                                   
Si cette dernière histoire nous rejoint droit au coeur, c'est parce qu'il y a quatre interprètes principaux qui jouent leur rôle de façon magistrale. D'abord, Rod Paradot (éblouissant), dans la peau de ce jeune incontrôlable, ensuite, Sara Forestier (crédible) dans le rôle de la mêre dépourvue, autant comme mère que comme femme, aussi Benoit Magimel (touchant) dans la peau d'un travailleur social et enfin, Catherine Deneuve (surprenante) dans le rôle de juge de la Cour des jeunes et qui suit patiemment pendant près de dix ans ce jeune qui a tout pour déraper définitivement.

Malony est laissé par sa mère dépassée dès son âge de 8 ans. La blessure s'avérera profonde et nous découvrons peu à peu un jeune sur le chemin de son destin, tel un super bolide avec un moteur surdimensionné mais avec des pneus "sur les fesses". Ce moteur, il l'exploite à plein sans contrôle, et les dérapages sont nombreux et les collisions nombreuses. Il y a bien la juge et ce travailleur social qui tentent, presque sans espoir, de le ramener sur la route et de lui trouver un projet de vie. Dans ces univers de réinsertion ou d'incarcération, il évoluera en reculant et en avançant. Avec ses dix huit ans tout proche à l'horizon, le temps presse avant qu'il ne soit laissé à lui même. La vie est rarement un conte de fée et pas question ici, de vous en dire plus ! Il en reste qu'il devrait être vu et pas seulement pour découvrir des performances qui ont mérité plusieurs nominations et deux prix César, Rod Paradot, dont c'est le premier rôle, comme meilleur espoir masculin et Benoit Magimel comme meilleur acteur dans un second rôle.

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