En ce début de soirée, une fois le 5 à 7 portant sur le malaise en danse terminé, sans que le débat lui le soi (et le sera-t-il un jour ?), mes pas m'ont ramené à l'espace culturel Georges-Émile Lapalme. Un carrefour pour ceux qui se dirige du Complexe Desjardins vers l'une ou l'autre des salles de la Place des Arts ou tout simplement pour aller prendre son "métro". Un lieu dans lequel les vagues des promeneurs plus ou moins importantes déferlent selon le moment de la journée. Ces vagues humaines se brisent depuis le début du FTA sur une installation de trois structures, des espaces ou des abris faits de panneaux en plastique avec une double personnalité, transparent et réfléchissant. La plupart du temps, le tout est inocupé, mais il arrive que des corps l'occupe et l'animent. Ce sont les interprètes de "Corps secret / Corps public" d'Isabelle Van Grimde (chorégraphie) + Thom Gossage (atmosphère musicale) + Anick La Bissonnière (installation).
Photo tirée du site de Van Grimde Corps secrets
Il est donc 19h00 et du monde, il y en a. Arrivent donc les interprètes en toute discrétion dans l'installation dans lequel, on retrouve des spectateurs volontairement présents pour l'occasion ou d'autres, juste curieux de voir que leur présence allume des lumières. Il y en a d'autres aussi tout autour. Pour ma part, je suis "dedans la chose" et je vois arriver un à un les interprètes. Ces corps aux intentions secrètes se transforment en corps publics. Moi, comme d'autres, nous nous déplaçons pour obtenir une perspective la plus globale possible (mission impossible), regardons à travers les panneaux qui nous permettent de découvrir la vision déformée d'un danseur de l'autre côté, mais parfois pas. Ces corps nous voient, mais ne nous regardent pas, se regardent très peu entre eux, gardant bien pour eux leurs intentions. Pour peu que l'on soit attentif, l'opposition annoncée dans le titre de l'oeuvre est forte.
Il est intéressant aussi de noter que si l'installation était occupée par des spectateurs en début de prestation, peu à peu, ces derniers se sont déplacés en périphérie, acceptant ou se résignant au fait que ces corps tout en mouvement établissent leur zone secrète dans cet endroit public.
Une belle oeuvre toute FTA, une oeuvre utile que j'ai apprécié, pour qu'un public plus néophyte puisse être exposé à la puissance et la beauté du geste qui porte un message. J'aurais tellement voulu pouvoir être là pour la performance de 8h00 du matin et découvrir la réaction de ces gens "métro-boulot-dodo". Si vous lisez ce texte avant le 7 juin 18h30, n'hésitez pas et dirigez vous à cet Espace culturel de la Place des Arts. Vous pourriez même partager vos impressions en commentaires de ce texte.
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