vendredi 3 juin 2016

Sur mes pas au FTA en trois temps, deuxième temps, pour écouter sur le "Malaise critique: les médias et la danse au Québec"

En cette fin d'après-midi, revenant de l'exposition "Hydra", mes pas me portent, tout proche, jusqu'au QG du FTA. Il sera question à cette table ronde du "Malaise critique: les médias et la danse au Québec". Animée par Fabienne Cabado, autour de cette table, on retrouvait Katya Montaignac, Louise-Maude Rioux-Soucy, Frédérique Doyon et Sylvain Verstricht, chacun ayant une perspective différente. Dans la salle, pas difficile de constater que le portrait était semblable et que c'est entre gens du milieu de la danse que la discussion se ferait, avec quelques autres intéressés, dont moi. Après une introduction par Fabienne Cabado, Katya Montaignac présente sa position, soit qu'il ne suffit pas de dire qu'un spectacle de danse contemporaine est ou n'est pas de la danse, suivi par un texte d'humeur sans appuis formels, ni arguments pour qu'il soit publié comme texte de critique et soumis en pâture aux lecteurs.

Si le titre annonçait un débat sur la critique en danse par certains médias, rapidement le tout a évolué vers le malaise "critique" de la couverture de la danse dans les médias. Les principaux constats que je fais de ce que j'ai entendu sont reliés aux enjeux économiques et à la problématique de reconnaissance.

Côté économie, promouvoir, couvrir et critiquer une oeuvre qui a une très courte durée de vie est un défi pour des médias écrits dont chaque pouce de papier se disputent âprement. Pour les médias électroniques, c'est le clic qui fait foi de tout et s'il n'est pas en assez grand nombre, le domaine passe à la trappe. Pour tous médias grand public, le climat économique ne permet pas d'avoir une ou des personnes expertes du domaine (et capable d'écrire vite et bien, non, très vite et très bien, a dit à peu près Frédérique Doyon), sans oublier que la vie de pigiste est loin d'être une vie rêvée. 

Côté reconnaissance, se faire promouvoir, se faire couvrir (et bien de préférence !) et obtenir une critique adéquate dans les médias de masse est-il nécessaire. Si oui, est-ce encore possible aujourd'hui ? Être vedette de son petit monde ou un quidam dans ce grand univers culturel, dans lequel la musique, l'humour et la bouffe dominent, voilà la question.

Le monde de la danse, comme bien d'autres domaines, est confronté aux changements de la société et de l'asservissement de cette dernière aux lois dominantes (et économiques) du marché. Un repli loin des grands éclairages médiatiques la condamne-t-elle à disparaître? Est-il possible de fournir à celui ou celle qui veut un point de vue approfondi sur une oeuvre ou un artisan. Si oui, doit-on compter que sur les milieux spécialisés, tels que les universités (UQAM et Concordia), les émissions de web-radio (tel que Danscussions) et les quelques braves bloggers bénévoles (tels que Local Gestures ou DFdanse) ?

Le temps a très vite passé avec des interventions aussi bien senties qu'intéressantes, qui n'ont pas pu dissiper le malaise, peu importe sa nature. Une évidence s'impose cependant, pour moi spectateur, le milieu de la danse contemporaine est bien vivant et ne se résigne pas face aux défis qu'il devra affronter. Un point de vue exprimé me semble prometteur, soit d'accepter d'être dans un créneau limité et de trouver les façons de bien s'y installer. 

Pour ma part, je suis tenté de présenter ce que je me souhaite comme amateur de danse. Peu importe le média, dites moi où aller lire un bon texte sur un artisan ou un spectacle et j'irai le lire. Je suis prêt à payer pour lire un texte de présentation sur un prochain spectacle et par la suite, un bon texte qui me décrira ce que j'ai manqué ou qui me dira, avec des yeux plus avisés et des mots plus érudits que les miens, les éléments techniques ou symboliques que je n'ai pas vu ou que j'ai vu sans en saisir toute la portée.

Les prochaines années nous montreront comment les mouvements sur scène ou ailleurs seront couverts et ou découverts. D'ici là, il faut continuer la veille à l'insignifiance du propos vide ou superficiel pour le dénoncer parce que, selon moi, la danse mérite mieux que le dicton quelque peu modifié par moi, "parlez en bien, parlez en mal, mais parlez-en"!

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