lundi 20 juin 2016

Sur mes pas en danse: mon bilan de la dernière saison

Je ne sais pas pour vous, mais moi j'aime les bilans culturels, surtout en danse, évidemment. De ce côté, c'est assez pauvre dans nos médias. Si vous en connaissez, n'hésitez pas à me communiquer les coordonnées de ces lieux papier ou virtuels.

Entretemps, je vous propose le mien, maintenant que la saison régulière et celle des festivals sont derrières nous. Depuis janvier dernier, c'est vers une cinquantaine de destinations danse et un peu plus d'oeuvres, compte-tenu des programmes doubles ou triples, que mes pas m'ont porté. Très peu sinon aucune de ces propositions ne m'ont fait regretter de m'être déplacé. Beaucoup m'ont intéressé et certaines m'ont frappé plus fort et c'est de celle-là dont je vous parlerai. Il est évident que la proximité temporelle peut en favoriser certaines, mais pour d'autres, seulement le fait que le titre me fasse encore effet, veux tout dire.

La saison a bien débuté pour moi avec un programme double du Festival Bouge d'ici au Théâtre Mainline. Je revoyais pour une deuxième fois 'Finale au sol" de Liliane Moussa et le plaisir était aussi grand. De ce "portrait déguisé de l'univers sportif" mis en mouvement par les quatre interprètes (Marilyn Daoust, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau et Liane Thériault), j'en percevais une réalité d'intimité qui par leur interprétation propre, dévoilait, malgré le portrait déguisé, leur personnalité réelle ou suggérée.

Fin de mois de janvier techno-danse avec Isabelle Van Grimde avec "Symphonie 5.1". Un bel exemple d'oeuvre dans laquelle la technologie ne détourne pas l'attention mais plutôt en rehausse les perceptions multiples que nous pouvons avoir. J'ai écrit qu'il fallait la voir et la revoir et pour la revoir, je me le promets encore si elle est remise à l'affiche.

Début mars, "Les choses dernières" de Lucie Grégoire était reprise à l'Agora de la danse, par Isabelle Poirier. J'écrivais de ce que j'avais vu, mais pas seulement avec mes yeux, "De ces allers retours frénétiques, en entrée de jeu, jusqu'à la finale, nous sommes des captifs captivés des états de corps exprimés. Pourra-t-elle s'échapper de l'oubli, de notre oubli ?" Avec du recul, il semble que non elle pourra rester présente. Une oeuvre qui marque et qui rappelle aussi que notre passé chorégraphique regorge de très belles oeuvres doivent être re-créées ou à tout le moins représentées.

Plus tard dans le même mois, Tangente et Maïgwenn Desbois, nous proposait "Avec pas d'coeur". On nous annonçait, en entrée de jeu, des "étincelles émotives", mais ce sont plutôt des flammes intenses d'émotion que j'ai ressenties. Une oeuvre utile et très importante pour nous ouvrir à la réalité des personnes différentes à nous, mais dans le fond pas si différentes de nous. Il faut pouvoir découvrir ce type d'oeuvres régulièrement, question de s'assurer de garder notre coeur ouvert. À très bientôt Maïgwenn !

Impossible de ne pas revenir quelque peu sur mes premiers pas à la Maison Symphonique au mois de mai. Des pas pour y découvrir comment la danse peut se conjuguer à la musique d'orgue pour investir complètement cet endroit magnifique. Oeuvres en onze tableaux, tels onze chapitres d'une histoire que je me suis faite avec "Anatomie d'un souffle" de Danièle Desnoyers ( et Jean-Willy Kunz à l'orgue).

J'ai fait mention plus haut de reprises, et c'est que j'ai pu encore apprécier grâce à Danse Danse. "Prélude à l'après-midi d'un faune" et "Le sacre du printemps" par la Compagnie Marie Chouinard accompagné par l'Orchestre symphonique des jeunes de Montréal. Toujours percutant et, comme je l'avais écrit, "de la grande danse, tel un fin travail de joaillerie de mouvements, par des talentueux interprètes." Rien de plus à ajouter.

Je ne voudrais pas manquer l'occasion de rappeller que je suis maintenant un citoyen en règle de Schmuttland, avec ma carte. Le tout s'est fait dans la joie et le plaisir, après les procédures d'usage lors d'un souper festif  accompagné de prestations de danse des soeurs Schmutt et de leurs assistantes, surtout. Faire la fête, voilà leur spécialité !

Avant de passer à mon top 3 de la saison, une mention pour une oeuvre du dernier FTA, "The Black Piece" d'Ann Van den Broek qui m'a complètement déstabilisé au début, au point de vouloir partir. Mais je suis resté et "la crêpe a été retournée" et une fois l'apprivoisement fait, j'ai beaucoup apprécié. Voilà des situations que j'apprécient particulièrement, après évidemment !

D'abord, "When the ice melts, will we drink the water ?", de Daina Ashbee avec Esther Gaudette. Une courte oeuvre qui percute en nous présentant, juste devant nous, une femme sans défense. Ses gestes sont violents et démontrent une résistance passive fortement exprimée. Impossible de ne pas être troublé de ce déferlement d'impuissance et de ne pas faire le lien entre le sort de notre terre et celui des femmes autochtones. Cette pièce m'habite encore, aujourd'hui.

Aussi, "Pluton - acte 2" de la 2e Porte à Gauche dont le mélange des genres et des générations nous entraînaient dans des univers riches en fortes présences. Quatre parties toutes différentes, mais qui prises ensemble de vivre un tout fort de danse.

Enfin, "Nous (ne) sommes (pas) tous des danseurs" de Sophie Corriveau et Katya Montaignac qui nous entraînait dans une suite de mouvements et confidences des quinze interprètes assis avec nous autour de l'espace d'expression. Touchant, émouvant, mais surtout très beau que ce moment de partage coloré de nostalgie puisque c'était la dernière représentation de l'Agora dans ses locaux dela rue Cherrier. Tout y était et ce fût le moment fort de ma dernière saison. 

Une saison s'achève, une petite pause s'amène, malgré que les sorties danse extérieures sont possibles, suffit de bien surveiller le calendrier des activités culturelles de la ville de Montréal.  

Trop déjà d'écrit et trop d'oeuvres sur lesquelles, il  aurait fallu que je revienne. Le côté explosif de "Cake" d'Audrey Rochette ou celui "surprenant" de "Car c'est par la fragilité que la révolution oeuvre" d'Adam Kinner mériterait une place plus importante dans ce texte. Sans oublier, mes passages sur la Passerelle 840 ou ceux aux spectacles de fin d'année des élèves de l'UQAM et de l'École de danse contemporaine de Montréal. Mais stop Robert ! Et Zone Homa, c'est bientôt.










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