Samedi après-midi pluvieux et par conséquent tristounet, mes pas accompagnés par ceux de ma blonde et de mes deux plus vieux petits-fils, se dirigent vers la Falla, qui avait des allures de Fall"o" (dans le sens de eau de pluie) sur son site extérieur. Une pluie qui, cependant, n'empêche pas une belle et radieuse activité humaine, à l'intérieur, dans la TOHU. La foule principalement composée de familles, comme nous, s'agglutine devant la porte de la grande salle pour assister à la présentation de "Sans filet". Nous pourrons découvrir le "work-in-progress" assez avancé de cinq artistes et qui sait, mettre notre grain de sel pour la suite de leur création. Au programme donc, Marie-Noël Bety (tissu aérien et manipulation), Léda Davies (sangles), Alex Paviost (contorsion), Kirby Myers (cerceau rotatif) et Bridget Rieger (sangles), chacune, à tour de rôle viennent effectuer un numéro de 5 à 10 minutes. Juste après leur prestation, elles répondront aux questions ou elles écouteront les commentaires des spectateurs.
Photo de Marie-Noël Bety du site de AdenCirque
Ainsi donc ça commence par la performance de Marie-Noël Bety qui était la principale raison de notre présence. Il y a quelque temps, elle avait invité quelques personnes pour assister à une ébauche assez avancée de son travail et nous en étions. Si nous avons été très attentifs à sa prestation, Marie Noël l'avait été, à l'écoute de nos bons mots, mais aussi de nos commentaires et de nos suggestions pour la suite des choses.
Ainsi donc, curieux de voir où elle en était rendue, nous étions fort attentifs. Pour ma part, en plus de la beauté de ses mouvements, j'y avais vu une poésie latente, prête à éclore, dans ses "Voiles gonflées d'espoir". En ce samedi après-midi, devant cette foule importante, son personnage de matelot, bouée en main, s'est envolé dans le tissu avec cette bouée, qui pour moi, représentait l'espoir nécessaire dans les moments difficiles. Le numéro, avait fait un "saut quantique", et une douce poésie, irradiait de ce personnage qui évoluait devant nous. Si le tissu, transformé en grand voile, montrait les bons moments, la bouée, elle, parfois en apparence inutile ou encombrante, devenait essentielle, autant pour la qualité de la prestation que pour la "survie" du matelot. Accompagnée par une trame musicale fort judicieuse, la poésie des mouvements avait pris sa place et le spectateur que je suis, était ravi ! Il reste encore du travail, mais Marie-Noël voit la destination pas trop loin, quelques coups de rame et un vent du large et elle y sera. Tout cela confirmé par mes petits-fils attentifs tout au long de la prestation.
Tout n'était pas terminé, après l'échange, "un peu long" avec le public, a suivi la prestation de Léda Davis, sur le thème des agressions sexuelles faites aux femmes. Comme de nombreux parents ou grands-parents dans la salle, j'ai eu une crainte intérieure, mais après un début assez rigolo en apparence, le numéro, selon notre âge, a été apprécié par tous. Toujours intéressant de voir une oeuvre avec différents niveaux d'interprétation. Autre longue période d'échange, ça grouille dans la salle et à côté de moi, aussi !
Arrive le début de prestation de Alex Paviost, la seule sur "le plancher des vaches", à l'allure d'une jeune femme d'après guerre, très "vintage", nous montre que la contorsion n'est pas qu'objet de curiosité, c'est aussi une belle façon de s'exprimer. Autre longue période d'échange avec le public qui permet néanmoins d'apprécier, là je parle pour moi, les commentaires positifs des plus vieux, mais aussi des très jeunes. Ça semble une belle façon de montrer le chemin et de susciter des vocations.
Prochaine prestation, celle de Kirby Myers au cerceau rotatif, accessoire que je découvrais pour la première fois. Pour son numéro qu'elle veut "dark". elle endosse les traits d'un personnage de "méchante", celle du conte de Blanche-Neige. Numéro superbement interprété et personnage complètement bien présenté avec un accessoire qui permet d'obtenir des effets spectaculaires. Et que oui, période d'échange avec le public et qui m'oblige à vérifier à côté de moi, si on continue ou pas !
La réponse me surprend par sa résonance positive sans aucune ambiguité. Le grand-père est fier !
Arrive la dernière prestation, la seule qui se fasse sans personnage, celle de Bridget Rieger aux sangles. Un numéro qui est spectaculaire et dont il est facile apprécier la beauté d'exécution. Avec un costume inspiré par un de ceux de Britney Spears, de l'aveu un peu coupable de l'interprète, difficile de rester insensible à ce déploiement de mouvements qui déclenche des applaudissements bien mérités des plus vieux , mais aussi des plus jeunes sur le bord du décrochage, plus d'une heure trente après le début de ce "Sans filet".
Au final, une sortie cirque réussie pour tous et qui, peu à peu, m'apprivoise avec un art qui ne m'attirait pas beaucoup. Parce que, voyez-vous, la crainte de la catastrophe qui s'installe en moi, ne me permet pas toujours d'apprécier ce que l'on me présente. Mais je me désensibilise, et cela je le dois un peu beaucoup à Marie-Noël. Un gros merci à toi. donc !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire