En me rendant en Zone Homa pour une dernière fois cette année, je me suis laissé tenter à me faire une idée de ce que j'allais y découvrir en me rappelant le titre de l'oeuvre à découvrir, "Hyphy" d'Alex Huot. Ce fût peine perdue. Comme je n'avais pas avec moi la présentation de l'oeuvre et avec si peu de lettres et tant de possibilités pour cette performance/laboratoire/danse, je pataugeais dans les suppositions. J'ai refait le même exercice, mais cette fois à voix haute. À part des regards surpris en ma direction des gens près de moi dans l'autobus qui m'y amenait, peu importe la phonétique anglaise ou française, nenni ! J'ai pris mon mal en patience et mis mes pas au service de ma curiosité pour aller y voir de plus proche.
De: Alex Huot
Arrivé à l'avance, il est facile de constater que je ne serai pas le seul curieux, parce qu'autant l'intérieur que l'extérieur du bâtiment, il y en a du monde. On m'indique même qu'une dizaine de chaises supplémentaires ont été ajoutées pour répondre à la demande. Évidemment, si on sait que Dave St-Pierre est un des interprètes, cela peut amener une partie de l'explication de ce grand achalandage. Les projets dans lesquels il est impliqué réservent toujours une part de surprises et le dernier en date, "Stanford", dans la même Zone Homa en a fourni la preuve.
Le temps passe, le monde arrive, la salle ouvre ses portes et chacun des sièges trouve preneur. Les gens parlent, le temps passe encore sans se préoccuper de l'attente plus ou moins latente des spectateurs. La musique d'ambiance se fait plus discrète jusqu'à ne plus être et enfin les lumières s'éteignent. S'en suit, provenant de l'ombre cinq personnages déguisés qui pour les 90 minutes suivantes, nous présenteront tout ce qui a les allures d'une soirée cabaret. Le tout est mené par un personnage à la fausse fourrure jaune doté d'une immense tête arborant un grand sourire. Il se rendra à une console sur la scène, il enlèvera les accessoires d'un numéro précédent, jusqu'à ce qu'il nous fasse ses adieux projetés sur l'écran à l'arrière-scène.
Ainsi donc, nous pourrons découvrir les puissantes et inspirantes prestations de chant, des numéros de danse de nature bien différente, de la danse africaine à la danse contemporaine, en passant par un numéro plus performatif utilisant une sphère lumineuse qui s'amènera d'en haut et dans laquelle on entrera pour se transformer. Sur scène, y viendront Christian Garmatter, Samantha Hinds, Marie-Reine Kabasha, Alanna Kraaijeveld et Dave St-Pierre, en solo ou en duo ou en groupe.
Parmi les éléments que l'on a pu constater tout au long de la présentation, il y a l'utilisation de l'ombre ou de la pénombre pour la très grande majorité des tableaux permettant des touches d'éclairage sur les corps en mouvement, créant des effets fort réussis. Il y a aussi les projections visuelles présentées sur l'écran d'arrière scène qui accompagnaient ou qui appuyaient la prestation. Les transitions, parfois quelque peu maladroites, avaient une touche sympathique, mais nous en étions avertis par la description de la soirée. "Je suis un néophyte de la culture hip-hop. Je suis artiste visuel. 1 +1 = HYPHY. Un geste excentrique, maladroit, assumé." Ce mot d'Alex Huot décrit bien la couleur de sa proposition qui vise tout azimuth, dans les styles. Le tout regorge de bonnes idées de qualité, même si le tout pourrait être resserré et qu'il pourrait être bonifié dans un futur pas trop lointain. Le résultat pourra rejoindre un grand public. Voilà une bonne utilisation de la Zone "d'expérimentation" Homa.
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