Voilà une soirée qui, selon moi, apporte une deuxième dimension à un divertissement, permettant au spectateur qui le souhaite, d'avoir une réflexion durant et surtout après, bien après que ses pas l'aient ramené à la maison. La mienne se poursuit et se poursuivra tout au long de la prochaine session scolaire face à ces jeunes que j'aurai la chance de cotoyer et/ou d'enseigner.
En entrée de jeu, "Box.in" se présente à nous avec une scène remplie d'objets de toute sorte, mais surtout, "oh surprise !" de boîtes pliées ou bien déployées. De cet apparent capharnaum, émerge une forme, un corps nu plutôt dont autant le sexe que la tête nous sont dissimulés. Je veux souligner ici que le genre de l'adjectif est masculin, même si, selon moi, la tête devrait dominer sur le sexe. Ainsi soit-elle, les règles de notre langue française ! Apparaîtra une deuxième corps, plus habillé, tout habillé avec un vêtement blanc sans genre. Comme nous le ferions sûrement, ils déplaceront les choses pour organiser, mettre de l'ordre, classer les choses, Tout semble se placer, mais est-ce la meilleure perspective ? Chacun pourra répondre à cette question, mais en se métamorphosant, ils induisent le raisonnement et ils nous amènent ailleurs. De ce box.in, ils nous propose un box.out, une invitation, selon moi, à décloisonner, à résister à notre tendance naturelle. Ce qui constitue un rappel fort important. Le tout se termine par un dernier tableau fort explicite, dans lequel le mélange de tout fait le tout, pour le bonheur de tous.
Photo : Julia Barrette-Laperrière et Sébastien Provencher
Entracte !"Jaune/Brun (pâle) se présente à nous par l'intermédiaire de trois personnages dont les origines sont outre-mer, mais pas seulement, donc métissée. L'identité ethnique est, sans ambiguité, au programme. Pour un immigrant, est-il de son pays d'origine, du Canada ou du Québec ? Je vous mets au défi, cher lecteur, ou lectrice, de répondre à cette question avec franchise et sur un ton affirmé ! Il y aura celle qui le fera par le jeu théâtral. Il y aura aussi celui qui le fera par le chant. Et aussi, celle (et c'est la partie que j'ai préférée, qui sera surpris ?), qui le fera par la danse. Comment concilier les valeurs de son pays de ses origines avec celles de son pays d'accueil ? Tout mélangé, peut-on s'y retrouver ? La fin ne peut nous permettre d'espérer et l'espoir est une source à laquelle, l'homme ou la femme, doivent s'abreuver. Et moi, je ne fais pas exception !
Photo: Claudia Chan Tak
Ils sont bien jeunes, ceux et celles que j'ai vu sur scène, et le tout n'est pas parfait, mais leur sagesse m'a apporté beaucoup plus que certains "sages" qui m'ont déjà fait la leçon. Je vous souhaite le même privilège.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire