lundi 15 août 2016

Sur mes pas en Zone Homa: Un "Camping Bugs" fascinant et "La banda (La gang) délicieusement déjanté

Malgré mon intérêt à découvrir des univers chorégraphiques de tout genre. il arrive de plus en plus souvent de me rendre à une soirée parce qu'il y a un ou des noms sur l'affiche qui en font une offre que je ne peux refuser. Pour cette visite en Zone Homa, c'était tout à fait le cas et pour le comprendre, il faut faire un retour dans le temps, lors d'une Passerelle 840, il y a un peu plus d'un an. Sur cette Passerelle passe de jeunes chorégraphes et interprètes, élèves ou  finissant(e)s qui expérimentent et, qui, "sagement" laissent leur nom sur un feuillet pour que l'on se rappelle de leur nom. Mais aussi, il y a eu cette fois, pour laquelle une gang de filles refuse de jouer le jeu et l'affirme fort. De mémoire (et je m'en rappelle bien), leur prestation était audacieuse et j'en avais retenu le visage d'une de ces filles. Faut croire que le procédé a réussi puisque, même si je les avais raté à l'édition du Fringe qui a suivi juste après, je me suis souvenu du visage d'une des ces filles. À preuve, lors d'un spectacle de finissantes de l'École de danse contemporaine de Montréal, bien assis au premier rang, j'avais reconnu Chloé Ouellet-Payeur, juste à côté de moi prête à monter sur scène. De ce long préambule, il faut retenir que lorsque j'ai vu son nom apparaître sur le programme de Zone Homa, j'ai bloqué mon agenda pour une sortie danse. Ainsi donc, leur stratégie a fonctionné et moi, je me suis retrouvé bien assis dans la salle en première rangée.

Pour cette soirée, il y avait d'abord "Camping Bugs" du et avec le chorégraphe Manuel Shink accompagné par Hélène Messier et Clarisse Delatour. Même le titre impose une certaine vision de ce qui nous sera présenté et que les sacs de couchage utilisés comme accessoire vestimentaire appuie fortement. Pour ma part, j'en retiens surtout la présentation du programme. "Camping Bugs présente trois amis insomniaques évoluant entre la solitude et la relation à l’autre, entre la quête spirituelle et l’absurde. Un univers intimiste, singulier, ludique et sensible qui ne dénonce rien mais autorise à tout." Tout en subtilité, je me suis retrouvé captivé par ces sauts et les interactions entre les trois 'bibittes" sorties de leur cocon. Les choses évoluent souvent lentement, dans un va et vient qui sait fasciner. Intéressant aussi de constater la réaction de la petite fille, assise juste à côté de moi, (entre cinq et dix ans, il me semble !) qui réagissait et qui riait de bon coeur durant certains tableaux. Bon début de soirée et pas seulement pour moi, donc !

                                            Photo: Simon Lenoires

Après la pause, si pour ma part, je ne vais pas à la plage, celle-ci est venue à moi. Elle m'est apparue subitement, sous les traits d'un personnage tonitruant (Nicolas Centeno) directement sorti d'une playa du Sud, sous l'influence d'un soleil trop insistant. Il parle un espagnol approximatif (à tout le moins en apparence !) et il parle de nous, il me semble, avec "Les tabarnacos" fort affirmé. Ainsi donc, de ce camping tout calme, nous nous dirigeons tout droit sur une plage fort active, sur laquelle il y a différents personnages "haut en couleur". Il y a lui, il y a elle et elle encore, mais aussi un quelqu'un d'autre tout recouvert et masqué. Impossible de bien résumer le déferlement de cette "punta de la playa", mais les vagues de leurs mouvements et de leurs expressions sont fortes et ne se brisent pas au première rangée du public présent, pour déferler jusqu'au fond de la salle. Le regard affirmé de l'une ( Sabrina Verette) n'a déquivalent que les bisous affirmés et répétés de l'autre (Marie-Pier Proulx), tout cela, en première partie, sous le regard passif de l'intrigant personnage (!) (Catherine Yale) et porté par le flot verbal de lui, G.O. sous l'influence des U.V. solaires et surtout intarissable de propos débridés et aussi pour moi, incompréhensibles.

                                                         Photo: Félix Hallé

Dans cette version de "La banda" ce soir on s'éclate, le public, comme moi, a suivi cette bande de joyeux lurons dans leurs périples déjantés. Je me souviens, il y a quelque temps, d'une autre oeuvre qui éclaboussait et pour laquelle nous avions eu la chance d'avoir, pour une oeuvre de la Zone Homa, une suite enrichie, beurrée plus épais ("Cake" d'Audrey Rochette). En espérant que dans un futur plus proche que lointain, la marée soit plus basse et que la playa de "La Banda", elle, occupe plus de place (et de temps), toujours avec autant de couleurs.

Au final, une expédition surprenante en Zone Homa et de laquelle je reviens tout à fait satisfait.



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