La veille, ces femmes m'avaient posé un lapin. Le rendez-vous était sur la Place des Festivals à 18h00. J'ai attendu, j'ai vérifié auprès d'une agente d'information sur le site (oui, oui, monsieur, c'est bien cela !), mais point de de chorégraphie en vue. J'ai arpenté plus d'une fois cette Place, au point de devenir moi même une point d'intérêt, mais il n'y avait que des choeurs qui nous en mettaient plein les oreilles. Après près de trente minutes d'attente, le coeur du prétendant (de danse) un peu déçu, j'ai quitté pour me rendre ailleurs, faire d'autres rencontres.
C'est donc le lendemain que j'ai appris que ce sont les choeurs qui ont fait "fuir" ces femmes de "Gym chorégraphique urbain", chorégraphie de Manon Oligny en collaboration avec les interprètes, Karina Iraola, Marilyn Daoust, Miriah Brennan, Geneviève Bolla et Anne Le Beau (absente pour la représentation).
Mais moi, je persiste et je fais une place dans mon agenda et à ce nouveau rendez-vous du lendemain, je suis présent. Quelques petites minutes après l'heure prévue, les quatre femmes se présentent discrètement sur cette grande place. Cette discrétion se transformera rapidement en objet de curiosité, parce que, voyez-vous, quatre femmes identiques en vêtements noirs et cheveux (perruques) brunes qui se déplacent d'un pas unique, ça attire l'attention. Parce que ces femmes, elles font leur place, elles prennent leur place sur cette grande Place des Festivals. Les mouvements sont surtout uniformes, les intentions sont colorés d'ironie et de pastiche. Impossible pour moi, de ne pas faire de lien avec "Fin de série" présentée au FTA de 2016 avec les mêmes interprètes. Manon Oligny semble vouloir transposer en extérieur pour un grand public son message. Je ne suis pas certain, cependant, de ma perception des réactions autour de moi, que son message a bien passé.
Mais moi, j'ai bien apprécié ce déambulatoire qui demandait un petit effort de concentration. Pendant la présentation, sans trame musicale apparente, il y a eu de là-bas (une grande scène) une suite de chansons fort évocatrices. "Ces bottes sont faites pour marcher" ou "These boots are made for wakin' ", "St-Tropez", "Cactus". Hasard ou pas, "je m'en fous". Il y aura bien des moments durant lesquelles, elles seront différentes, mais quelque fois, elles seront rappelés à l'ordre par l'une d'entre elles.
Pendant la représentation, jusqu'à près de cent personnes de tout âge, auront plus ou moins consciemment réaliser ce que veut dire être une femme aujourd'hui. Juste pour cela, cette présentation en valait la peine.
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