mercredi 26 juillet 2017

Sur mes pas extérieurs en danse: "Parking", une oeuvre qui nous surprend et nous ébranle.

Avec mère Nature et son caractère bi-polaire des derniers jours, c'est une journée plus tard que prévue, donc en cette belle soirée de mardi, lendemain d'une journée de fortes ondées que mes pas m'ont amené sur la rue St-Denis pour assister à "Parking" de Milan Gervais et Hubert Lafore (Human Playground), conseillés par Sophie Michaud avec Roxane Duchesne-Roy, Patrick Lamothe, Simon-Xavier Lefevre et Jessica Serli. Mais avant d'assister à cette oeuvre qui s'avèrera marquante, je me suis permis une deuxième fois pour "Dôme" à un jet de pierre de là.

La présentation ayant été repoussée de quelques minutes, j'ai eu droit à un verre du jus rose d'un des personnages (rose), fort nombreux en cette soirée. Un peu plus et je me mettais à chanter "La vie en rose" !!! Bon OK, un peu de sérieux.

Le temps passe et la représentation se met en marche, parce que je vous rappelle, cette oeuvre de danse est un déambulatoire. Moi, qui la première fois, suivait derrière, cette fois, je les suis tout en avant, face avec eux. Perspective que j'ai beaucoup appréciée, puisque de cette marche en lieu hostile (pour les personnages évidemment), j'en ai vu la physionomie fort bien exprimée. Ma première visite avait eu lieu à la première soirée et, cette fois, c'était la dernière (avec deux autres représentations à faire pour cette soirée). C'est peut-être une question de perception ou de perspective, mais l'oeuvre avait atteint une belle maturité, avec, dans ces corps en mouvement, les traces et les cicatrices de toutes les présentations précédentes (trois représentations par soir pendant neuf soirées, sauf la veille, soirée de fortes pluies). Et pour moi, certains tableaux frappaient encore justes et la finale, "sous le dôme" a été particulièrement réussie. Pour cette représentation, la foule nombreuse était captivée durant ce déplacement sur la rue St-Denis fort achanlandée, par la quête de ces êtres qui arrivaient de nulle part et qui allaient vers leur destin.

Petite pause-transition avant de me rendre un peu plus haut sur la rue St-Denis, pour m'installer devant une ligne bleue qui délimite la zone de présentation, la première de plusieurs autres et celle des spectateurs, dans une section inclinée de cette rue. "Parking" débutera bientôt. On y retrouve une nappe avec les objets habituels pour un repas, signes évidents d'une vie routinière et sans histoire. La foule composée des gens du milieu et des promeneurs commencent à se faire nombreuse. Arrive le moment. La trame musicale fort efficace, produite par trois canons portatifs, se fait entendre et les quatre interprètes investissent les lieux. Dans le premier tableau, les personnages interagissent sans que je puisse établir leur lien, mais tout à coup sans avertissements, je vois et je ressens l'évènement, sinon le drame.

                                         Photo de David Wong sur le site Fujix-Forum

S'en suit, une suite de tableaux qui me confirme le drame en le précisant et qui nous amène sur ce bout de rue, Terrasse St-Denis. Juste avant, il y aura ce tableau fort ébranlant d'elle, là-haut, qui se déleste de vêtements de bébé tout blancs, ce qui nous laisse une bonne marge pour imaginer, l'inaccessible désespoir de ce qui est arrivé à ce couple accompagné par ceux qui semble être leurs amis. La suite nous entraîne par différents tableaux, présentés dans différents endroits, jusqu'au bout de la Terrasse qui s'avère un cul de sac, lieu tout désigné pour la conclusion qui nous rappelle que dans la vie, ultimement, nous finirons seuls aussi. Difficile de ne pas mentionner la qualité des prestations des quatre interprètes qui doivent composer avec une "scène" toute inclinée et lorsque Simon-Xavier Lefebvre grimpe au mur pour aller au devant de son désespoir, comment ne pas être admiratif par l'intelligente prise en charge du lieu de présentation.

De Milan Gervais, je me souviens encore de "Auto-Fiction" que j'ai vu deux fois et dont la nature et la force du propos chorégraphique me rejoignaient, mais aussi les jeunes et moins jeunes présents dans les différents parcs. Encore une fois hier, la signature de la chorégraphe est bien reconnaissable dans l'oeuvre et de par son interprétation et sa dramaturgie, elle se fait accessible et mériterait une deuxième fois pour le spectateur que je suis parce que cette histoire, je veux mieux la comprendre. Une oeuvre dramatique qui, si mes informations sont bonnes (et elles ont toutes les raisons de l'être), sera reprise dans, au moins, un autre lieu. J'en prend bonne note.


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