L'été ou ce qui en fait office permet, au spectateur que je suis, d'aller voir de la danse dehors. Après ma sortie hors de l'île (à Repentigny), mes pas cette fois m'ont amené dans un quartier de Montréal, loin de "mes terres", soit au Marché Atwater dans le centre sud. Pour l'occasion, j'étais accompagné par mes petits-fils qui, au final, ont beaucoup apprécié leur "combo transport en commun-danse". C'est donc après plus d'une heure de déplacement que nous arrivons sur la place du Marché Atwater. Le ciel semble laisser de côté ses menaces de pluie, pour nous proposer quelques rayons de soleil. Après les présentations d'usage du maire d'arrondissement, Benoit Dorais et du "grand patron" du Festival Quartiers Danses, Rafik Sabbagh, la première des deux oeuvres se met en mouvements.
Photos de Jackie Hopfinger / Tony Baghlali
"Lewis et Lucie" de Jane Mappin nous présente d'abord les tribulations intérieures traduites en gestes d'un homme solitaire sur un banc public. Se joindra à lui, une femme et s'en suit une série de mouvements fort éloquents. J'avais vu lors d'une soirée un extrait de cette oeuvre, eux sur la scène et moi dans la salle et je peux facilement affirmer que l'effet de cette oeuvre dans l'espace publique est nettement plus efficace. Nous comprenons mieux ce que les bancs publics pourraient nous raconter s'ils le pouvaient. Juste à voir, il est évident que la nature humaine et ses tourments peut s'exprimer dans toute sa transparence, suffirait juste de pouvoir la voir sur ces bancs, supports catalytiques des relations humaines. Pour cela, Daniel Firth et Jane Mappin nous le démontrent avec talent en des gestes forts bien exprimés. Mon souhait maintenant, pouvoir voir cette oeuvre dans un banc de parc, loin de l'achalandage d'un marché public.
Après une très courte pause et un repositionnement stratégique de notre part, question de mieux voir, "Projet Helmut" se met en branle. Création de et avec Julie Tymchuk et Marie-Pier Gilbert, accompagnées par Marie-France Jacques, Valérie Allard et Elise Boileau. "Projet Helmut" porte sur la perspective féminine du célèbre photographe Helmut Newton, son principal sujet d'intérêt. En entrée de jeu, nous avons droit à cinq femmes aux perruques noires et aux gestes identiques qui se présentent à nous, avec un ton est affirmé de ces femmes en entrée de jeu. Par la suite, les différences apparaissent, autant dans les mouvements que dans les vêtements portés. De ces femmes, les vêtements se changent, se partagent et s'échangent, comme il serait possible de dire de leur histoire d'amour. Tout n'étant pas blanc ou noir, à preuve, le turquoise, le bleu et même le rose, prenant leur place, en nous proposant certaines en avant plan, pendant que les autres sont juste là à côté. Malgré les distractions d'une piste cyclable juste à côté, le propos affirmé vise juste et captive le grand-père que je suis et les petits-fils qui l'accompagnent. Une trentaine de minutes sans temps morts qui montrent bien que la femme peut s'affirmer, peu importe les conditions. Et tout au long, le soleil s'est montré fort présent, présage d'un futur ? La pluie faisant des siennes lors de notre retour, lorsque nous étions dans l'autobus du retour !
Une autre belle sortie en danse qui nous invite à découvrir les différentes propositions de ce festival (Quartiers Danses) qui se tiendra une fois l'été achevé ou presque, soit du 7 au 17 septembre prochains. Comme carte d'invitation, ces deux oeuvres sont particulièrement réussies et je me promets d'y être.
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