vendredi 7 juillet 2017

Sur mes pas en danse: vers de beaux moments aux "Danses au crépuscule"

Il y a de ces occasions pour lesquelles les astres s'alignent et que sortir de la ville pour aller voir de la danse est comme une invitation qui ne peut pas être refuser. Ainsi donc, c'est à Repentigny (pas trop loin de Montréal), au Centre d'art Diane-Dufresne que je me retrouve pour aller assister aux "Danses au Crépuscule"  présentée pour la première fois dans cette municipalité par Dusk Dances dont Sylvie Bouchard est la directrice et fondatrice.

Les astres étaient donc alignés pour moi, puisque parmi les propositions de "Jouer Dehors" (un des partenaires de cette activité), Marie-Gabrielle Ménard m'en avait "teasé" lors de sa chronique du lundi 3 juillet à l'émission "Nouvelle Vague" (Ici Radio-Canada Première) et que l'une des oeuvres présentées incluait la participation (chorégraphie et interprétation) de Julie Pilon que je suis de loin (sur FB) depuis un certain temps. J'étais curieux de la voir en action, parce qu'elle danse et fait danser dans la région de Lanaudière qui est loin de mes territoires habituels. Et de toute façon de la danse dehors en été, c'est une belle proposition pour le spectateur de danse que je suis.

La soirée commence avec une "mise en danse" du public menée de façon fort dynamique par Julie Pilon et qui réussit à amener sur le gazon face à elle une partie du public présent. C'est donc en la suivant que les participantes, sauf un ou deux hommes, réussissent des séries de mouvements fort agréables à regarder, pour tous les autres dont moi, moins audacieux à la chose. J'ai pu apprécier la dernière phrase de sa présentation dans le feuillet de la soirée, soit "Artiste dynamique et toujours pleine de projets créatifs, elle s'intéresse particulièrement à la médiation culturelle et au développement des arts en région".

Arrive 18h30 et le début de notre parcours dans les proches environs pour découvrir les cinq oeuvres au programme de la soirée. "Madame Rose" incarnée par Nina Gilmour prend charge de l'animation. Après les explications d'usage et du rôle de son klaxon à main, elle nous invite à la suivre vers le premier site de danse qui s'avère être dans le cimetière.

C'est sur bande de gazon avec un muret de pierres derrière que les deux interprètes (Sylvie Bouchard et Brendan Wyatt) nous attendent immobiles pour "Bound" (chorégraphie de Louis-Martin Charest). Lui est face à nous et elle, de dos. Ils ont des vêtements d'époque, dans ce lieu regorgeant des histoires du passé, ils nous entraînent dans une histoire d'amour durant laquelle les rapprochements entre les deux sont furtifs et les regards aux allures complices. Une belle histoire nous est contée et les gestes fort éloquents, mais comme toute histoire, elle a une fin qui est suivie des applaudissements. Je prends conscience que les enfants, très nombreux, ont été bien sages tout au long de la prestation et ils le seront pour le reste de la soirée de danse, après, allez savoir !

Sur les pas de "Madame Rose", nous quittons le cimetière pour nous diriger vers un endroit avec d'un côté l'église et de l'autre, un restaurant, sûrement pour nous permettre la transition des époques entre les deux oeuvres. Nous pourrons découvrir "Rawrabide" chorégraphiée par Ofilio Sinbadinho et interprétée par Zhenya Cerneacov, Sebastian Hirtenstein, Molly Johnson, Kathleen Legassick et Meredith Thompson, tous de Toronto. Les interprètes habillés tout en noir, sauf une touche, plus ou moins évidente, de bleu ont des allures mystérieuses presque menaçantes. Le soleil n'est pas encore couché, ouf !!!! Le feuillet de la soirée indique que "Les danseurs évoluent de manière saccadée et feront écho à l'attitude de défi que l'on retrouve dans la réalité urbaine, l'activisme social et la culture 'remix' ". Pour ma part, l'utilisation particulièrement bien réussie de leurs bras, m'y a fait voir des oiseaux urbains qui occupent les espaces aériens de la ville. Et arrive la fin, colorée de leur départ.

Le klaxon de Madame Rose nous invite à la suivre jusqu'au parvis de la vieille église où se retrouve déjà les trois "interprètes", Myriam Allard, Hedi Graja et une bata de cola ("longue jupe à traîne typique de la danse flamenco", merci feuillet de la soirée !) pour nous présenter "The place in between". Sur cette scène étroite faite de bois, les pas de flamenco et les expressions de Myriam Allard ainsi que le chant et les paroles de Hedi Graja, nous entraîne dans une "lutte" pour la possession bata de cola. Après la danse d'une autre époque et la danse urbaine, le flamenco nous fait encore plus voyager, et le public de bien suivre. 

Le klaxon résonne de nouveau et c'est devant le Centre d'art Diane-Dufresne que nous nous dirigeons pour assister à la "Passerelles-La rivière" chorégraphiée et interprétée par Julie Pilon et Mélissandre Tremblay-Bourassa, accompagnées, fort brillamment, à la musique par le multi-instrumentiste Pierre-Alexandre St-Yves et par la troupe "Danse Clandestine" aux mouvements. Les membres présents de cette troupe étaient Florence Beaudoin, Ghyslaine Beaufort, Isabelle Cartry, Lysbertte Cerné, Audrée Hotte, Annie Jacques, Andréanne Lamontagne, Camille Malo, Ariane Picher, Geneviève Rouillard et Julie Tellier. 

Comme tout lecteur peut le faire en prenant connaissance du feuillet, cette oeuvre a été crée "à même les flots de la sinueuse rivière L'Assomption", et pour l'occasion le bassin d'eau devant le Centre d'art s'avère fort approprié pour la présentation de cette oeuvre durant laquelle les interprètes n'ont pas peur de se "mouiller". Sur la musique planante du musicien, nous avons droit une pièce où le rituel est fortement présent dans les gestes exprimés. L'utilisation de l'espace est fort bien réussie et ce trop court tableau dans lequel les ondulations des corps et de la musique m'a particulièrement plu. Mais, cela se termine pas et nous nous rendons jusqu'au terrain de tennis à l'extrémité du site. Soyez rassurés, les pas n'ont pas été trop nombreux et en valaient la peine.  

Pour la dernière oeuvre de cette soirée, nous avons droit à "La gigue en souvenir" de Sylvie Bouchard et Mélissandre Tremblay-Bourassa (pour la dernière des quatre parties de cette proposition). Zhenya Cerneacov, Sebastian Hirtenstein, Molly Johnson, Kathleen Legassick, Meredith Thompson ainsi que Brendan Wyatt se mettront à la gigue et ils seront fort bien accompagnés par des élèves de l'École secondaire de l'Achigan, soit Clara Belleville, Britany Bureau, Mary Lou Deguire, Marianne Devoyault, Shane Gibeau, Annabelle Jean et Kelly Parent Althot. Après le retour dans le passé avec "Bound", la gigue se fait un pont entre aujourd'hui et hier, mais pas seulement, puisque les principaux interprètes tous de Toronto ont apprivoisé, fort bien d'ailleurs, ce style durant leur séjour ici (renseignement pris auprès de deux des interprètes), sans oublier ces jeunes filles de cette école secondaire. De la belle gigue en quatre temps pour toutes les époques qui concluait une heure trente de belle danse. 


                                                  Zhenya Cerneacov & Molly Johnson dans La gigue en souvenir. Photo: John Lauener

Une sortie danse extérieure réussie pour laquelle il est important de mentionner que la technique (logistique, visuelle et sonore) était impeccable avec une organisation fort bien accueillante avec ses bénévoles dans un lieu fort approprié à cet évènement. Et soyez rassurés, je n'en rajoute pas, l'amateur de danse que je suis est tout à fait honnête.

Une sortie danse qui en augure bien bien pour d'autres aussi intéressantes, que mère Nature collabore ou pas.





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