samedi 2 octobre 2021

Sur mes pas (virtuels) en danse: Avec "6.58: Manifesto", Andrea Peña, encore une fois explore les comportements humains et moi j'apprécie !

 Il y a un certain temps que je me suis mis devant mon écran pour découvrir une proposition chorégraphique. Lorsque "6.58: Manifesto" par Andrea Peña & Artists a été présenté à l'Agora de la danse sur scène, j'ai dû passer mon tour. Voilà pourquoi, j'ai apprécié la possibilité de la découvrir en ligne. 

Me voilà donc bien installé devant mon écran pour assister à la plus récente proposition d'Andrea Peña. Je me rappelle encore fort bien de l'intensité de  "Untitled I + III" que j'avais vu et apprécié, il y a deux ans (lire ici comme une éternité puisqu'avant la pandémie !) avec deux des interprètes de l'oeuvre actuelle. Une proposition dont l'intensité persistante brisait notre résistance de spectateur. 

                                                            Tirée du site de atuvu.ca

Cette fois, elle met en scène neuf interprètes de danse (Nicholas Bellefleur, Véronique Giasson, Gabby Kachan, Jean-Benoît Labrecque, Benjamin Landsberg, Jontae McCrory, Erin O’loughlin, Francois Richard et Laura Toma) que l'on retrouve dans un hangar d'aviation ou un lieu qui en a toutes les allures.

Pause

La vie de spectateur réserve des coïncidences amusantes. Lors d'une de mes rencontres "Osez en solo" de l'été dernier, je découvrais pour la première fois, Véronique Giasson. Lorsque j'avais fait le constat avec elle après sa prestation, elle m'indiquait que nous nous "reverrions" prochainement. Prédiction tout à fait juste, puisque deux fois plutôt qu'une, je l'ai revu, soit lors d'une soirée au Festival Quartier Danses et pour cette création. Voilà ce que s'appelle se mettre à jour !

Fin de la pause

 L'objectif de sa création, comme elle l'indique dans une entrevue fort intéressant sur le site atuvu.ca, "elle transpose avec ses collègues artistes ses questionnements philosophiques en métaphores visuelles." De sa vision en trois tableaux des enjeux actuels, moi j'en ai eu une autre perspective, privilège de spectateur. Et de ma vision, en voici la description. Donc, dans ses trois tableaux, j'y vois d'abord le réveil et la journée des "travailleurs", s'en suit un deuxième tableau plus extatique de la soirée qui suit, entouré.es tout en étant seul.es. Le tout se termine par le retour, chez soi, dans notre intimité, seul.es ou partagé.es. 

Le tout débute lorsque les interprètes endossent leurs uniformes et qu'ils effectuent leurs tâches attendues. Comme nous (?), des êtres programmés et dont les tâches amènent à rencontrer, sinon interférer ou collaborer avec les autres. Le tableau me captive avec des répétitions que j'aurais appréciées encore fort longtemps. Mais comme toute journée, tic-tac, tic-tac, elle se termine. Et puis arrive le moment où ils-elles doivent évacuer collectivement comme dans une grande messe collective techno, enlevant leurs uniformes symboles de leur individualité pour revêtir ceux de la collectivité. L'exercice est exutoire pour ceux et celles qui le font porté par la musique techno de Arielle Cissy Loé. Fascinant aussi pour ceux et celles qui, comme moi, le regarde. 

Après cette soirée de célébration collective, il y a le retour dans l'intimité après avoir passé le balai sur ce qui vient de se passer, question de faire une pause. Porté.es par la voie de cette soprano (Erin Lindsay), nous sommes comme entraînés à la suite de leur sommeil agité. Et puis, lorsque la fin arrive, je voyais déjà comme une suite à venir, tel un "reset". 

Cette oeuvre, je l'ai vu deux fois et ma perspective du premier visionnement s'est confirmée lors de mon deuxième ! Cependant mon retour en salle depuis le début de cette saison m'a fait réaliser que si la perspective donnée par la captation peut être intéressante, il en reste qu'elle me condamne à voir ce qu'elle me propose. Plusieurs fois durant le visionnement, j'aurais tant voulu choisir de voir ailleurs. Mais comme je n'ai pas pu la voir en vrai, je ne ferai pas trop mon difficile. 

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