Mardi soir fin octobre, mes pas m'amènent jusqu'à l'Espace Vert du Wilder. À mon arrivée une dizaine de minutes à l'avance, tout est tranquille et c'est au début de la file à l'entrée que je me retrouve. Dans la salle, les sièges recouverts d'un tissu noir rappellent que la soirée sera présentée en jauge réduite (même si nous devons conserver notre couvre-visage), tout en contraste avec mes sorties précédentes.
Il en reste que cela produit une atmosphère d'intimité propice aux rencontres autobiographiques à venir et qui sait, à des confidences !
Une fois, les salutations et les reconnaissances territoriales faites, les lumières se font d'abord discrètes et absentes ensuite. Et c'est dans le noir complet que débute "Nyctophobie" (signifiant la peur du noir) de Jean-François Bienvenue. Et c'est de ce noir, en contre-jour, tout au fond de la scène, que nous apparait cet homme, de face ou de dos ? Le premier tableau nous révélera peu à peu un corps qui me semble en proie à un trouble intérieur. Peu à peu, il nous présente ses états de corps. Derrière lui, des projections (blanc sur noir) sur les trois écrans disposés en parabole accompagnent certains des tableaux, magnifiant les gestes. Je suis frappé par ce tableau durant lequel il va à la rencontre de ces cercles "hallucinants" projetés. Ce que je vois là, tout juste devant moi, est un homme qui souffre et tel un corps noir irradiant, il émet un rayonnement intense, intérieur, intermittent, intensif !
Crédit: Denis Martin fournie par TangenteEt puis arrive cette toile mis devant pour nous permettre de lire une description du phénomène de "dépersonnalisation" et peu à peu les mots disparaissent jusqu'au dernier "fascinant". Et puis, autre tableau fort de cette rencontre, selon moi, le moment où on le voit, au propre comme au figuré, prendre son problème à bras le corps". Si c'est souvent très difficile de transmettre et d'expliquer aux autres ce que nous ressentons en dedans, Jean-François Bienvenue réussit avec ses états de corps à le faire avec un bon dosage d'effets visuels. Je suis aussi convaincu qu'à au moins une occasion de notre vie, nous avons ressenti ce qu'il nous présente.
Après les applaudissements bien mérités, il quitte et le démantèlement de l'espace scénique et la mise en place dans le coin arrière droit, d'une "masse blanche", nous pouvons poursuivre.
Donc, du noir apparaît dans le coin gauche une boîte rectangulaire en bois et en papier. Ainsi débute "Residuals" de et avec Shion Skye Carter qui nous présentera son cheminement de vie.
Crédit: Vanessa Fortin fournie par TangenteDe cette boîte, nous apparait d'abord un bras, un deuxième et après un certain temps, un corps. Celui de cette femme qui entreprendra la présentation de son cheminement. Pour ma part, j'y vois celui de son arrivée sur terre, de son cheminement pour trouver sa place, de son devenir ici dans ce monde, de ses métamorphoses jusqu'à devenir totalement épanouie ! J'ai été aussi très touché par son visage tellement irradiant lors de nos applaudissements.
Voilà une proposition dans laquelle le propos est fort accessible pour un grand public, illustrée par des symboles fort personnels dont la calligraphie qui est fort bien utilisée pour enrichir son propos. Parce que aller de l'avant ne veut pas dire renier ses origines !
De cette double rencontre je reviens fort heureux parce que pour moi, la rencontre est un des aspects fort précieux. Et merci aussi à toi Élisabeth-Anne Dorléans pour cette prescription chorégraphique fort juste pour moi.
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