Voilà un territoire chorégraphique que mes pas ont très peu, sinon pas du tout explorer ces dernières années que celui du ballet classique ! Il y aura eu ce bref échange avec une dirigeante des Grands Ballets qui m'invitait à aller découvrir ses propositions pas toujours si "classiques", invitation que j'ai jusqu'à maintenant repoussé ! Mais, lorsque l'invitation m'est parvenue pour aller découvrir "Corps de ballet", le spectacle annuel de l'École supérieure de ballet du Québec, je me suis dit pourquoi pas ! Et en ce vendredi soir caniculaire, mes pas accompagnés par ceux de ma blonde, se sont dirigés jusqu'à la Salle Pierre-Mercure pour découvrir les sept oeuvres au programme.
Crédit: Michael Slobodian tirée du site de l'École supérieure de ballet du QuébecDès mon entrée dans le hall d'entrée, difficile de ne pas ressentir l'effervescence toute en retrouvailles et fébrilité, compte tenu de cette pause pandémique des deux dernières années. J'ai croisé un public de tout âge dans le hall d'entrée et aussi dans les corridors avant de me prendre place dans la salle. Une fois bien assis, je consulte le programme papier de la soirée et je découvre les oeuvres et celles et ceux qui les interpréterons.
Pause
Peu familier avec cet école, le niveau des élèves dans chacune des oeuvres au programme, identifié par le terme cycle, m'a quelque peu intrigué. Il en reste que de retour à la maison, je me suis mis au travail et j'ai pu me faire mon idée, sur leur niveau puisque ces derniers débutent avec les premières années du secondaire et se terminent avec celles du collégial (programme associé au CEGEP du Vieux-Montréal).
Fin de la pause
Le moment de débuter arrive avec d'abord l'entrée en scène d'Anick Bissonnette, directrice artistique et ensuite celle d'Alix Laurent, directeur général, qui nous accueillent avec une joie et une satisfaction (du travail accompli) rayonnantes. De leurs mots dits, j'en retiens surtout un, fort sage, "empathie" pour décrire leur attitude tout au long de ces deux dernières années remplies de défis.
Et puis les rideaux s'ouvrent pour débuter avec "Concerto Barocco-premier mouvement", interprété par les filles des cycles Avancé V et Supérieur I, II et III.
Voilà une oeuvre typique de ballet classique qui je le concède n'est pas mon territoire chorégraphique préféré. Il en reste que de ma place, j'ai pu apprécier la qualité d'exécution de ces mouvements d'ensemble et l'engagement des interprètes. Et puis avouons le, du George Balanchine, c'est du grand art !
Me préparant à une soirée toute uniformément colorée chorégraphiquement à l'image de la première oeuvre, j'ai été quelque peu surpris par cette "Courtepointe" par les élèves du Cycle Intermédiaire I, lire ici des "assez jeunes interprètes", sinon les plus jeunes de la soirée. Cette "Courtepointe" s'est avérée un "tour du monde" folklorique fort bien interprété avec des danses de Roumanie, d'Israël, d'Italie, d'Irlande, de Pologne et du Québec. Tout un changement de direction sur scène qui me faisait constater rapidement que cette soirée "classique" ne serait pas celle que j'anticipais.
Il s'en suivra "Danse ta jeunesse", de retour dans le territoire "classique" avec les élèves du Cycle Intermédiaire II et III, décrite fort justement dans le programme comme "une oeuvre pour vivre sa période d'adolescence à travers la danse, où chacun peut se découvrir pas à pas...". Une oeuvre qui mettait sur scène, une "tonne" d'interprètes qui évoluaient en harmonie. J'ai été fasciné par les mouvements d'ensemble fort riches tout au long. Et que dire des salutations fort beau à observer aussi!
Et pour compléter la première partie, "Raz-de-marée" par les élèves du Cycle Supérieur I, II et III. Avec une coloration contemporaine, cette proposition balaie la scène de mouvements et de déplacements fort évocateurs.
En deuxième partie de la soirée, ça repart avec "Le Silence des cendres : Octopoda" de Charles-Alexis (C.A.) Desgagnés avec les garçons des cycles Avancé IV et V ainsi que Supérieur I, II et II. Le tout débute dans un contre-jour fort bien réussi. Je découvrir ensuite une oeuvre de danse contemporaine dans laquelle je vois des histoires d'amitié. Une histoire fort bien interprétée avec une esthétique intéressante.
Il s'en suit "Bright Grey" de Gaby Baars avec les élèves du cycle Avancé IV et V. Cette oeuvre est décrite comme "un univers tout en nuance où la lumière perce à travers la grisaille et la morosité ambiante, gage d'espoir de jours meilleurs" et c'est que j'y ai vu, mais surtout ressenti avec un très grand nombre d'interprètes qui évoluent devant moi. Le tout magnifiquement porté par les voix, parfois guturales, et la musique de "Partita for 8 Voices" de Caroline Shaw (que je me promets de réécouter chez moi !). Encore une fois, les salutations des interprètes sont d'une grande beauté chorégraphique.
Le tout se termine par une création très forte du chorégraphe Ohad Naharin, "Echad Mi Yodea" par les élèves du cycle supérieur I, II et III. Dans un demi cercle, avec chacun.e sur ou devant sa chaise, les gestes et les voix se déploient et se déplacent de l'un.e à l'autre jusqu'à produire son effet sur le dernier. L'évolution répétitive est fascinante et me captive totalement jusqu'à sa conclusion. Quelle belle façon de terminer cette soirée ! Pour les intéressé.es, il est possible de la découvrir en différentes versions sur le net, dont celle-ci (https://www.youtube.com/watch?v=7v6tY_u-Mls ).
C'est avec toutes les interprètes de la soirée sur scène que les derniers applaudissements fort bien mérités de la soirée se font et qu'ensuite mes pas me ramènent à la maison. Chemin faisant, je me fais la résolution que ces pas ne seraient pas les derniers à l'une de ces soirées et qui sait aussi, vers celles des Grands Ballets.
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