lundi 30 mai 2022

Sur mes pas en danse: Prendre son envol et planer avec "Invisible" !

À cette proposition, "Invisible" j'avais déjà dit oui pour en découvrir les premiers pas en septembre dernier. Ces moments, je les avais passés dans une salle d'une Maison de la Culture du côté ouest de la ville de Montréal, celle de Notre-Dame de Grâce. Le prochain rendez-vous était prévu en janvier au tout début de l'année suivante. Les temps ont été difficiles, perturbés, et ont fait en sorte que le diffuseur Danse Cité permet de le découvrir dans le cadre de la 16e édition du OFFTA. Aurélie Pedron, conceptrice et directrice artistique peut enfin présenter sa création de soixante douze heures, oui, oui trois jours, en continu. Mais qu'est ce qu'est donc "Invisible" ? Pour y arriver, je me permets de citer le programme du OFFTA, cette oeuvre est "un espace de célébration partagé conviant le public, 9 danseur.euse.s (Ariane Boulet, Rachel Harris, Emmanuel Jouthe, Abe Simon Mijnheer, Caroline Namts, Charlie Prince, Luce Lainé, Charles Brécard, Zoë Vos et Silvia Sanchez) et un chien au jeu, à l'échange et à la connexion." Comme spectateur, nous pourrons assister, mais aussi contribuer au déroulement et pour cela, un jeu de carte nous gentiment prêté, à notre entrée en salle.

                                                                  Tirée du site du OFFTA

Je tenterai dans les prochaines phrases de décrire, ce que j'y ai vécu tout au long de mes deux "trop courts" passages d'environ deux heures chacun. Le premier, le vendredi en fin de matinée au lendemain du début de la présentation et la seconde en après-midi de la dernière journée, ayant quitté, un peu malgré moi, une heure avant la fin de la présentation. Deux moments fort différents qui m'ont permis de découvrir l'oeuvre de façon différente et de préciser ma perception.

Je débuterai avec une tentative de description des lieux dans le Laboratoire Arts Vivants et Interdisciplinarité (LAVI) au deuxième étage du département de danse de l'UQAM. Par la suite, en deux temps, l'un plus formel, l'autre plus poétique, je rendrai compte de ce que j'ai vu, mais surtout vécu. Tout cela dans cette espace dans lequel le milieu est vide la plupart du temps, avec tout autour des chaises, des fauteuils, des tables et aussi des prises pour pouvoir utiliser son téléphone intelligent (pour la bonne cause !). Des plantes, un tapis et des cahiers contenant des réflexions des interprètes, sont parmi les autres objets présents. 

Malgré les invitations à me déplacer et à intervenir, dès mon arrivée dans l'espace, la première fois, je repère un fauteuil fort bien situé (à mon avis !) et je m'y installe pour y rester tout au long de ma présence. C'est vendredi matin, à mon arrivée les spectateurs sont peu nombreux et moi, j'apprivoise le lieu et ce qui s'y passe. Intrigué par ce danseur qui parle tout en dansant, je découvre qu'il est possible de les appeler pendant la prestation, le casque d'écoute leur étant apporté durant leur prestation. Un peu plus tard, si je ne me trompe pas, un des interprètes, Abe, recevra un appel de la mairesse de Montréal. Peu importe, cette possibilité, je la fais mienne. Dès le début, je me mets à observer et à interpréter, bon, mettons à y trouver mon interprétation à ce que je découvre. De ma perspective, rien de  formellement organisé. Il y a le nombre de danseurs qui changent, un.e partant, un.e autre entrant pendant que les morceaux musicaux changent ou aussi se font absent. Mon interprétation de ce que je vois évolue, se modifie pour mon plus grand plaisir. Il me faudra presqu'une heure pour lâcher prise et suivre le courant des vents (musicaux) qui portent et déportent les corps devant et aussi tout proche de moi. 

Je vous l'indiquait, il était possible d'influencer ces corps en mouvement, mais moi, sans téléphone intelligent, je suis sans "bras". Il en reste que grâce à une bonne samaritaine (merci Maud !), la chanson que je veux depuis toujours voir porter par des mouvements de danse, je peux la proposer. Ainsi donc dans les derniers moments avant de quitter, je vois ces danseurs, là juste devant moi, danser sur "Coffee with the moon" de Moran. Un moment de pur bonheur pour le spectateur que je suis. Mais le moment magique s'est poursuivi de façon surprenante juste après. Au moment de partir et de me diriger vers la porte de sortie, ne voilà tu pas que me suivent, sur mes talons, les mêmes interprètes qui m'accompagnent jusqu'à la porte avec l'un d'eux qui me l'ouvrent la porte. Que dire, sinon ouf et MERCI! Quelle belle façon de garder un beau souvenir de cette visite dans "Invisible" !

Et profitant d'un embellie dans l'agenda, mes pas m'amènent pour une deuxième fois rue Cherrier pour découvrir "Invisible" durant laquelle je pourrai y trouver mon interprétation à cette proposition. À mon entrée dans la salle, rapidement, je retrouve mon fauteuil et une fois bien en place, mon sens de ce que je vois émerge en moi. Avec plein de monde autour de l'espace scénique qui se modifie, lorsqu'on déplace se tapis et les plantes "mobiles" en son milieu. Ces corps évoluant seul ou le plus souvent en groupes, jusqu'à sept, sont, pour moi, comme des cerfs-volants. Ils virevoltent au gré de la musique qui se fait entendre. Les vents sont changeants parfois fort présents, d'autre fois absents, mais les corps gardent le cap. Autre grand plaisir pour moi, celui d'un long moment chorégraphique porté par la pièce "Maggot Brain" du groupe Funkadelic (quel beau souvenir de mon adolescence !). Parmi mes autres grands plaisirs de ces moments, ces mouvements sur un classique de Janis Joplin, "Piece Of My Heart et de voir se joindre aux interprètes, Isabelle Poirier dont les déplacements s'intègrent de façon toute naturelle et organique. Devant moi, les corps tourbillonnent, se suivent, se frottent, se cognent parfois sans conséquence et avec des rires qui fusent tels des étincelles fort belles. 

Bien assis à ma place, je réussis rapidement à atteindre cet état de réception que le spectateur de danse que je suis apprécie souverainement ! Mais une heure avant la fin, je dois quitter, un peu triste, mais néanmoins satisfait et heureux qu'ils ou elles seront nombreux ou nombreuses à accompagner ces interprètes au long cours à compléter leur soixante douze heures de performance. 


Aucun commentaire:

Publier un commentaire