mardi 10 mai 2022

Sur mes pas en danse: Une Passerelle 840 du Collectif 842 fort diversifiée !

C'était ma deuxième "Passerelle 840" de cette édition Festival hiver 2022. Le Collectif 842 me proposait cinq propositions qui se sont avérées fort différentes. Trois d'entre elles étaient projetées sur grand écran et les deux autres présentées dans l'espace scénique.

                             Tirée du site FB de l'évènement

Je débuterai avec les trois projections qui étaient, pour moi, très différentes. D'abord "(P) ROSE" de et avec Estelle Beaulieu et Naomie Côté qui captive dès les premières images, lorsque cette bouche nous montre une pétale et pose la question "et si les roses étaient noires ?" La suite a toutes les allures d'un poème riche en nostalgie. Deux corps qui a tour de rôle porte le propos et qui laissent des traces. Et puis arrive le moment où ces présences uniques séparées deviennent deux ensemble et tout proche.

Il s'en suit "4oH" de et avec Lucca Bella Stothers accompagnée par Estelle Beaulieu, Adrianne Bélanger, Hélène Dorland, Camille Gendron, Monica Navarro et Jeanne Tétreault. Porté par la chanson "Money" de Pink Floyd, j'ai droit à un réquisitoire chorégraphique des excès du pouvoir de l'argent par ces femmes qui évoluent avec un habit blanc, mais qui ne mettent pas de gants blancs pour le faire. Et comme les images projetées, fortes de leur opposition, ce n'est pas parce que tu portes du blanc que c'est innocent. Un peu à l'image du titre, le propos autant gestuel que visuel est corrosif (le oH, comme dans hydroxyde, est pour l'ex prof de chimie que je suis, synonyme de corrosif). Voilà un bel exemple qui montre comment il est possible de proposer une oeuvre chorégraphique fort esthétique qui a un message de dénonciation.

La dernière projection m'a amené complètement ailleurs. "This Space of Nothingness" de et avec Rozenn Lecomte, propose la plongée introspective de cette femme accompagnée par la chanson "Everything Evaporate". Une proposition assez différente de celle qu'elle nous proposait, il y a quelques semaines pour compléter son bac. "If Nothing Matters" dans laquelle, il y  avait abondance de matières physiques pour accompagner les performances de ses interprètes. Cette fois, c'est elle seule et son dédoublement (effet visuel fort intéressant !) qu'elle nous propose tout au long de sa plongée introspective en apnée dans cet espace du néant.

Pour les deux propositions suivantes, c'est sur le plancher que nous pourrons les découvrir. D'abord "11 maisons sur Pluton" de et avec Olivier Dion en collaboration avec les interprètes, Juliette Beaudoin, Anaïs Bonneau, Naomie Charette, Jessica D’Orazi, Marie Lamothe-Simon, Audréanne Léger, Raphaëlle Morin, Alicia Najera-Huot, Catrine Rouleau, Caroline Rousseau et Lou-Anne Rousseau. Régulièrement relancés par les mots énoncés comme des directives ou des orientations, les corps se mettent en action et se déplacent avec des impulsions fort variables. Parfois fort actifs, d'autres fois au ralenti, ensemble ou en petits groupes ou individuellement, ces corps évoluent dans la lumière ou dans l'ombre.  Et lorsque les derniers mots sont énoncés, les corps sont libérés et ils s'expriment jusqu'au bout de leur souffle. 

Et pour terminer mon passage sur cette "Passerelle 840" du Collectif 842, "Another Winter Together" de Jeanne Rousseau et Iban Garat avec Camille Gendron, Hélène Dorland, Noah Bride, Anaïs Levert-Beaulieu, Oksanna Caufriez et Cyrielle Rongier Saint-Sulpice. Le tout débute de façon fort énigmatique pour moi avec leur arrivée à tour de rôle pour prendre place en ligne devant, tout en faisant des drôles de mimiques. La suite me montre leurs interactions dans différents mouvements riches en contacts et en fraternité. Et puis, dans la deuxième partie de l'oeuvre, mon moment coup de coeur, celui dans lequel, toutes les six se rapprochent et se fusionnent peu à peu pour former un ensemble "magmatique". Dans ce magma, elles nous présentent des gestes tout en amplitude et en lenteur. Elles me fascinent et je suis captivé. Et puis peu à peu, une fois "l'hiver passé !", elles se séparent une après l'autre et elles repartent jusqu'au compte final. 

Au final, des propositions qui permettent à moi, spectateur, de faire une incursion dans des univers chorégraphiques que je sens très personnels et réfléchis, mais aussi porteurs vers l'avenir.



Aucun commentaire:

Publier un commentaire