dimanche 17 septembre 2023

Sur mes pas à des moments de recherches chorégraphiques d'Emmanuel Jouthe.

 De mon parcours par métro et à pied, je pensais arriver à ma destination, à la Place de la création, avec une trentaine de minutes de retard. Au final, puisque j'avais mal vu, c'est plutôt avec une trentaine de minutes d'avance que j'arrive à l'endroit de la présentation. Une fois rassuré par une des responsables de "Voies culturelles des faubourgs", parce que l'endroit est désert à mon arrivée, je prends place. Dans ce lieu qui bourdonne d'activités avec la fin des classes à la polyvalente jusque à côté et le trafic fort présent sur Ontario, j'ai toute la place pour moi. Le temps d'observer que dans le coin de cette place, il y une étendue de gazon artificiel et pas trop loin un piano. 

Je serai comme à mon "habitude" à l'avance pour assister à une répétition in situ de "Mettre des mots sur LE SILENCE " dirigée par Emmanuel Jouthe. 

Pause

Voilà un souhait que j'ai déjà exprimé tout haut, il y quelque temps, soit celui de découvrir des moments de création d'un oeuvre. Et c'est pourquoi, j'étais fort bien content d'y être et avec un chorégraphe que j'apprécie bien en plus !

Fin de la pause

Le temps passe et arrivent d'abord Mélia Boivin, une des interprètes dont je venais de voir la performance en ce début de journée sur la Place des festivals et ensuite Nelly Paquentin, le chorégraphe et  Lila Geneix. Il s'en suit de l'installation dans l'endroit avec entre autres de gros, très gros coussins et moi de la recherche du meilleur endroit. Un peu avant de commencer les trois heures de travail pour certain.es et de plaisir empreint de curiosité pour moi, j'ai droit a quelques indications sur ce qui suivra de la part du chorégraphe. Et puis débute le travail de communication entre lui et les interprètes qui s'en suit par des mouvements qui souvent prennent appui sur le mur de brique tout au fond du lieu. Ainsi donc dans ce lieu public, tout anonymement se mijotent les premières étapes de création d'une oeuvre et moi, j'y suis ! Moi, donc, j'y vois, des moments colorés d'attente, de solitude comme vouloir se fondre dans le décor, dans ce mur de brique. 

Comme me l'avait indiqué Emmanuel Jouthe, il en est à des premiers moments et il fait de la recherche. Sans pouvoir entendre ses instructions aux interprètes, je fais mes propres interprétations des états de corps que je découvre après. Pendant qu'une prend des notes les deux autres écoutent attentivement, à chacune sa façon ! 

Et puis arrive le moment où les "spectateurs" prennent part à la recherche. 

Autre pause

Je me souviens encore très bien de ma première rencontre avec une œuvre de ce chorégraphe ! C'était au FTA en 2009 et en haut des marches du Monument-National, les gestes de Marilyne St-Sauveur dans une intimité partagée dans cet espace avaient été ma première œuvre rencontrée lors de la présentation de "Microclimats". Et j'avais beaucoup apprécié !

Fin de cette autre pause

Dans ce qui suivra, je vous rapporte deux éléments fort importants et riches pour moi. D'abord, celui durant lequel une des interprètes vient vers moi, tout à côté, restant immobile et muette pour tout à coup, me dire à l'oreille une phrase dont celle-ci, "et si mon corps était papier ?" pour ensuite aller "là-bas" pour me montrer des gestes dans lesquels je vois le corps qui se déplie. Aussi celui, durant lequel j'entends "et si l'oubli était liquide" et que moi juste après découvre ou imagine ce corps qui devient fluide. 

Décidément, voilà une piste qui me plait et qui, selon moi, a "de l'avenir" ! Autour de ce cristallite, peut se former le cristal de notre imagination de ce que nous découvrons ensuite. Il y a aussi tout au long de ce que je découvre, une lenteur des gestes qui recèle une fertilité potentielle pour le spectateur que je suis.

Pendant que tout autour la vie se poursuit avec, entre autres, l'enfant qui pleure de ne pas pouvoir jouer du piano, le travail continue. 

Le temps passe et moi, l'heure de mon prochain rendez-vous culturel approche, mais la prochaine étape de travail me garde tout aussi captif et intéressé ! Comme spectateur d'abord et participant ensuite, je découvre la plongée "bienveillante" en apnée dans ses immenses coussins. Sculpter la matière autour du corps en révèle beaucoup sur nous-même (et en nous-même) et sur la bienveillance de l'autre.

Et c'est sur des derniers moments que je dois quitter un peu avant la fin, fort heureux de ces moments. Et aussi fort curieux de ce qui un de ces jours émergera de ce travail de recherche. Mais pour cela, j'ai bien confiance au chorégraphe Emmanuel Jouthe et sa gang !

Et tout discrètement, mes pas se remettent en route vers une librairie plus à l'ouest sur Ontario pour assister au lancement officiel du livre de la pièce de théâtre de Lük Fleury, "L'après-gardisme" à la Livrerie. 

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