J'en étais à ma quatrième sortie "danse" de cette semaine et le spectateur que je suis était fort heureux que Mère Nature soit clémente en remettant à plus tard le déversement des averses qu'elle avait dans sa besace !
Mes pas m'amènent donc jusqu'à la station de métro Berri-UQAM pour assister à un évènement, tout à côté, sur la Place Pasteur pour découvrir les prestations de "ma" gang du Département de danse de l'UQAM ! À mon arrivée, tous les artisans sont en place et les tests de son sont en cours. Comme pour toutes les présentations extérieures, mon défi est de trouver "ma" place. Après avoir examiné l'ensemble du lieu, qui s'avère être les marches de l'ancienne église, les trottoirs ainsi que la pelouse d'en face, je trouve ma place sur la pelouse, après un court instant sur les marches de l'autre côté.
Je vois bien que pour celles qui performeront, le défi est néanmoins de taille, parce tout autour les activités sont nombreuses. Du chantier de construction au bout tout proche de la rue aux passants à pied et à vélo, les sources de distractions, de ma perspective sont et seront nombreuses ! Mais soyé.es rassuré.es, si moi, parfois mon attention a été détournée, celle des interprètes ne me semblent pas en avoir été affectées. Contre "vents (sonore) et marées (de piétion.nes), rien n'a semblé, de ma perspective, perturber la concentration et la performance des artistes. À vous, chapeau ! Et au moment prévu, pile poil, le tout débute avec au micro, Alain Bolduc qui nous accueille et qui tout au long présentera les quatre oeuvres au programme.
Devant un "trop petit" public, de ma perspective et un grand nombre de passants, dont trop peu s'arrêteront, le tout débute par "La gigue lave son linge sale" de et avec Naomie Côté accompagnée par Marianne Beaulieu Gabriel Vincent-Beaudoin et Christophe Benoit-Piau. Et peu après que le violon et les mouvements se soient mis en action, les cloches de l'ancienne église se mettent à chanter en choeur ! Si le son du violon devient inaudible, les mouvements eux restent résolument ancrés dans l'exécution ! Et de cette proposition qui porte un propos sur la gigue et des préjugés qui l'accompagnent chez certain.es, tel que "La gigue s'est mauvais pour les jambes !" ou que "la gigue, c'est de la danse de cabane à sucre", une fois les cloches redevenues discrètes ! Et comme l'annonçait le titre, le lavage symbolique se fait ! Et il s'en suit les applaudissements fort bien mérités !
Le temps de "faire le ménage" du lieu, nous découvrirons "Adieu" de et avec Audrey Roy, accompagnées par Anaïs Bonneau, Juliette Beaudoin, Marie Lamothe-Simon et Alicia Najera-Huot. Tout attentif, c'est tout discrètement qu'elles arriveront de différents endroits (comme de différents horizons, serais je tenté d'ajouter) tout de noir vêtues ! Et de leurs rencontres et de leurs interactions , j'en retiens les gestes d'échange pour préparer leur retour vers leur destin individuel. Et comme pour leur arrivée, chacune repartira de son côté. Si on me demandait d'illustrer en gestes et en mouvements ce qu'un groupe d'étudiant.es vivent, je serais tenté de penser que ce que je viens de voir l'illustre "parfaitement " avec les adieux qui peuvent être discrets qui les accompagnent !
S'en suit la présentation de "Petite hypoxie" de Marie-Anne Rahimi, accompagnée par Fanny Bélanger-Poulin. Juste avant la présentation, sont mis dans l'espace tout autour différentes bâches, bleues et blanches ! Fort solennellement, elles se présenteront à nous, avec tous les passant.es tout autour. Je sens qu'une bulle se créent autour d'elles. Si je dois l'avouer, la majorité de leurs propos m'échappe, il en reste que j'en ressent le sérieux empreint de fatalité qui menace à l'horizon. Et elles, malgré le vent qui perturbe les éléments scéniques, restent concentrées ! Et moi, j'y ressens aussi un propos, "il en est de de ces toiles comme de ces histoires qui nous enrobent, nous dissimulent, nous isolent. Et avec ces bâches, objets polymorphiques, les corps évolueront et qui aussi s'adresseront à nous avec le texte de Gabrielle Blain-Rochat. De ma perspective, il en va de ces mouvements et de ces paroles, comme il en va de notre vie. Avec des moments variables telle qu'une petite hypoxie (situation où la disponibilité de l'oxygène est réduite) avec un tableau durant lequel, une des deux est complètement enfouie dans la toile bleue, mais que l'autre vient à son aide. Une proposition poétique qui laisse plein de place aux mots et à notre imaginaire !
Et puis nous est présentée la dernière proposition de ce début de vendredi après midi, "Vernissage" de Tayna Romain interprété par Audréanne Léger et Lou-Anne Rousseau. Elles arrivent doucement et malgré ma distance d'elles, je perçois leurs ressentis intérieurs, exposés différemment. Tout au long, malgré les nombreux mouvements tout autour, je suis "captif" ou captivé, c'est selon !
Et puis tout se termine et moi je me remets en marche ! Et tout en revenant, je ne peux que constater que le passage d'une salle "bienveillante" à un lieu public " plus hostile", chacune des quatre propositions a su, grâce à leurs interprètes, prendre place et s'exprimer pleinement ! Ce qui, de ma perspective, relève d'un défi !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire