Prévue pour l'après-midi du samedi, finalement c'est en soirée que mes pas me portent jusqu'au département de danse de l'UQAM pour découvrir le Festival d'été de Passerelle 840, avec au programme, deux propositions, "Indigestion" de et avec Camille Courchesne Couturier et Béatrice Cardinal (COMMUNCOLLECTF) et "Le recueillement des tendres" de Rozenn Lecomte, accompagnée sur scène pour ce week-end par Arianne Levasseur, Châtelaine Côté-Rioux, Camil Bellefleur et Aurélie Ann Figaro et en pensée comme l'indiquera la chorégraphe plus tard Jacynthe Desjardins.
Ce sont deux propositions de longue durée qui nous sont proposées, deux propositions dont j'avais vu une première version plus courte lors de soirées "POP UP POWPOW" sur St-Denis. Quoique la proposition de Rozenn Lecomte avait pour titre "La fin des tendres" qui explorait, selon moi, les mêmes "territoires". Et bien curieux de découvrir dans un endroit "plus classique", les versions allongées.
Une fois les présentations d'usage faites, nous entrons dans le lieu où se retrouvent déjà les deux chorégraphes-interprètes (Camille Courchesne Couturier et Béatrice Cardinal). À mon entrée, "Indigestion"'est un face-à-face avec les deux interprètes totalement stoïques dans leurs beaux habits noirs. Une fois le moment de débuter, leur immobilisme symbole d'une époque lointaine se transforme, libérées de leurs carcans vestimentaires d'une autre époque pour aller en allers-retours comme pour des catwalk. Leurs mouvements aux rythmes différents deviennent en phase. La suite nous montre deux femmes en pleine affirmation avec des arrêts présentant différents états de corps. Il y a des moments durant lesquels elles semblent souffrir, et cette souffrance, elles me le transmettent ! Ces montagnes russes de "propos", les amènent à un état de libération, exultantes, jusqu'à la finale toute calme, tel le repos des guerrières !
Affiche tirée du site du Département de danse de l'UQAMPetit entracte et retour en salle pour découvrir "Le recueillement des tendres". C'est à cinq qu'elles se présentent devant nous, frondeuses dans une série de déplacements latéraux en mode "affirmatif" déclinés différemment et reproduisant plusieurs stéréotypes. Le propos est frontal et est sans ambiguïté ! Je les sens exposées et fragiles malgré tout, mais surtout déterminées ! Il s'en suit d'un réquisitoire, présentée par Arianne Levasseur dans lequel, elle répète entre autres "nous sommes jeunes et rebelles" et "nous ne sommes pas obsolètes". Ce propos pourrait être quelque peu lassant, mais le rendu de celle qui le fait avec des touches gestuels maintient notre intérêt. Le tout se termine dans un dernier tableau par des pas fort riches avec une finale porteuse d'espoir.
Affiche tirée du site du Département de danse de l'UQAMAu final, une belle soirée avec deux propositions féministes, audacieuses, interpellantes qui sans le faire formellement, brise le quatrième mur de façon fort efficace ! Et qui devrait être représentées ailleurs !
Aucun commentaire:
Publier un commentaire