Lors du dévoilement de la programmation de l'Usine C, on m'a présenté de nombreuses oeuvres fort intéressantes. Parmi celle-ci, "La Messe de l'Âne" d'Olivier de Sagazan en partenariat avec le Festival Phénomena et la présentation d'Angela Konrad ne pouvait laisser indifférent ! Par conséquent, vite, je me suis procuré mon billet, première rangée!
Tirée du site de l'Usine CC'est donc à la première des deux soirées de présentation, les deux à guichet fermé, que mes pas m'ont amené. Une fois rendu à mon siège, le temps que les gens prennent place, j'examine l'espace scénique sur lequel je découvre tout derrière un rideau avec un peu plus devant une toile de plastique transparente et entre les deux une forme assise. À ma droite, aussi un lutrin.
Une fois l'endroit tout rempli, débute une suite de tableaux avec un premier, fort athlétique, dans lequel, cinq interprètes se rapprochent de nous tout "en courant". L'effort de leurs nombreux pas déployés pour franchir cette petite distance du fond de l'espace scénique jusqu'à nous est fort tangible, mais la distance des pas est fort petits. Le temps pour y arriver nous permettant de l'apprécier. Réaction très personnelle de coureur, j'ai ressenti en entrée de jeu une connexion avec eux !
Difficile de tout bien décrire ce qui par la suite je découvrirai, mais allons y pour quelques moments fort marquants pour moi. Une fois arrivé.es devant, quatre des cinq interprètes nous présentent un autre aspect de leur personnalité, laissant l'autre dans une posture toute aussi triste que désemparé, représentant pour moi, le malaise et le traitement de la minorité face au discours "dominant". Il y a aussi ce discours énoncé par cet homme "pontife" qui modifie sa figure avec différentes couches d'argile. Quel symbole de ce que nous pouvons découvrir depuis quelques années dans la sphère publique !
Il en reste que ce qui est pour moi le plus remarquable tout au long de ces moments est l'habile manipulation de l'argile par les différents interprètes qui "à l'aveugle" transforment leurs visages en des formes "animales" !
Dans le feuillet de la soirée, on peut lire pour "La Messe de l'Âne", "Aux frontières de l'illusionnisme, de l'hallucination et du cauchemar, la scène tout comme les interprètes se métamorphosent à vue d'œil, révélant des tableaux d'une captivante force visuelle." et je suis bien d'accord.
Tout au long de cette "messe", si les tableaux ne sont pas tous en continuité logique, il en reste qu'ils ont un trait commun, celui de montrer le beau et le laid de notre humanité et la métamorphose de l'un à l'autre. Une rencontre qui laissera me laissera des traces !
Pour cette première soirée, nous avions droit à une rencontre avec le créateur, Olivier de Sagazan. Ce biologiste de formation a depuis suivi un chemin dans d'autres territoires disciplinaires dont la philosophie et sculpture. C'est avec tout son bagage qu'il nous propose sa réflexion sur les temps modernes en transformation, pour le meilleur et pour le pire. Et j'apprends aussi qu'il est un coureur et que la course devient le propos premier d'une autre de ses créations ! Ça, je veux voir aussi !
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