Lorsque mes pas se sont dirigés jusqu'au La Chapelle, c'était pour y faire une rencontre spéciale qui amalgamait danse et technologie. La proposition "ÆMULUS" de Jean-François Boisvenue et Giverny Welsh m'intriguait, tout autant que le titre. Je me souviens encore d'une proposition semblable présentée en juin dernier à l'Agora de la danse, soit "Popmolle" dont j'étais revenu fort heureux et satisfait ! Allier les deux types d'art est un défi et en faire une belle rencontre le rehausse, ce défi !
Crédit Jean-François Boisvenue, tirée du site du La ChapelleJ'avais donc bien hâte de découvrir ce qui me sera proposé en ce mardi soir et je ne suis pas le seul. Lorsque les portes du lieu s'ouvrent, je me dirige à "ma" place en première rangée, juste à côté d'une boîte noire qui sépare la rangée en deux. Pendant que le lieu se remplit, moi j'examine la scène sur laquelle je découvre plein d'objets technologiques. Tout au long de mon attente, de la musique techno est diffusée nous mettant dans un mode de réception adéquat. Juste avant de débuter, un rappel nous est fait pour que nous fermions "complètement" notre cellulaire qui pourrait interférer avec ce qui suivra.
Pause
Cet avertissement semble avoir été suivi scrupuleusement, puisque rien de fâcheux ne s'est passé tout au long de la représentation.
Fin de la pause
Le moment venu de débuter, nous arrive d'un lieu surprenant (pas question ici de divulgacher !) l'interprète (Giverny Welsh) qui émerge de l'ombre pour entreprendre sa marche, droit devant. Marche qui semble fort "douloureuse" ou exigeante ! Comme si le passage dans un autre monde demandait un effort et cet effort je le ressens. Une fois rendue dans ce lieu, des êtres tout robotiques se "réveillent" pour interagir avec cette "visiteuse" ! Dans ce qui suit, tout au long des différents tableaux, les interactions se colorent différemment, avec de belles touches d'humour. C'est quatre bras avec au bout de petits écrans blancs et deux autres avec des écrans plus grands qui interagiront fort bien avec la "visiteuse".
Un des tableaux m'a particulièrement plu, (hypnotisant pour moi !) celui dans lequel les gestes et les déplacements de cette "visiteuse" percutent, se démultiplient et répercutent aussi en grand, sur l'écran droit devant en différentes textures chromatiques. Autre moment fort pour moi, celui durant lequel elle utilise un accessoire d'une autre époque (à vous de le découvrir !) pour remplir la place d'une musique d'une époque plus lointaine pour charmer les "machines". Tout au long de ces moments fort riches, je reste captivé et qui, pour moi, aurait pu durer encore bien plus longtemps. Mais la visite en ces lieux tire à sa fin et elle quitte dans une finale toute douce. Le tout se complète avec les applaudissements fort bien mérités !
Dans la présentation de cette oeuvre, nous pouvions lire, "Æmulus propose donc une réflexion sur le rapport entre l’humanité et la technologie ainsi que son effet sur la notion de corporalité." et je suis bien d'accord. Le point le plus intéressant à mes yeux de cette oeuvre est la perspective inverse qui a été utilisée, soit celle de cette femme qui va à la rencontre de la technologie, sur son territoire, et non pas l'inverse. Et tout au long, l'interprète nous le fait ressentir pleinement avec ces mouvements. Et les effets de ce type de rencontre ont été démultipliés par les projections fort à propos ! Au final, une belle rencontre qui mérite de nombreuses autres soirées de présentation !
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