Lorsque mes pas se dirigent jusqu'à l'Espace Bleu du Wilder de l'Agora de la danse, c'est pour découvrir un pan de vie familiale d'Alexandre Morin. De lui dans le passé, j'ai pu apprécier les pas sur scène et aussi les chorégraphies. Cette fois c'est de et avec lui que les choses se passent !
Dans sa famille, le descriptif de la proposition l'annonce clairement, "on est mécanicien-carrossier de père en fils" ! Si son frère a effectivement suivi les traces de son père, pour Alexandre, ses pas l'on amené à l'opposé, vers la danse. Si en entrée de jeu, ces deux univers sont fort différents, vous en conviendrez sûrement, il en reste qu'après avoir découvert ce que j'ai vu, je peux aussi affirmer, qu'ils ont aussi des ressemblances, soit la beauté et l'application des gestes.
Crédit Jonathan Goulet tirée du site de l'Agora de la danse
Donc, à mon entrée en salle, je trouve "ma" place en première rangée sur laquelle je trouve un feuillet papier de présentation que je range pour pouvoir le lire plus tard (ça j'aime ça !!!). Je découvre devant moi, à droite, un grand écran "juché" en hauteur et à droite un "objet" qui a tout, à mes yeux, d'un cheval mécanique ! Le temps passe et une musique d'ambiance se fait entendre. Le moment venu, tout discrètement, apparait à l'arrière, Alexandre Morin et puis après bu une gorgée d'eau, "glou, glou, dans le moteur !", il se dirige tout près de l'écran. Et sur cet écran sera projeté les gestes de son frère qui travaille sur la carrosserie d'une automobile. Pour peu qu'on y porte attention, et attention il y a (!), dans ces gestes montrés tout appliqués et qui peaufinent la matière métallique, une beauté qui a des allures de chorégraphie, j'y découvre.
Dans ce qui suivra, de tableau en tableau, j'y vois le cheminement de celui qui est parti de sa famille pour évoluer ailleurs et ce dans tous les sens du terme ailleurs. Du parcours de celui qui a dévié de la tradition familiale de mécanicien-carrossier pour se diriger en danse, nous le voyons bien. Et ces gestes et ses mouvements, qu'il exécute avec talent, nous le font accompagner sur ce chemin vers un univers fort différent et cela appuyé par sa mère. Lorsqu'il enfourche le cheval mécanique, j'y vois une illustration fort riche, que dans la vie, il faut savoir s'accrocher pour aller de l'avant ! Durant ces moments aussi, nous entendrons une discussion entre les deux frères aux parcours professionnel différents dont l'importance et le contexte de réalisation m'est donné lors de la rencontre d'après représentation, rencontre fort riche elle aussi. À cette rencontre de l'équipe, Alexandre Morin, Jonathan Goulet (conception musicale et vidéo) et Mathieu Leroux (dramaturgie), j'y apprends plein d'éléments intéressants, mais une question de ma part et non posée, m'intrigue. Et cette question est toute simple, si nous découvrons le parcours d'une vie tout au long de l'oeuvre, comment la création de "Anatomie d'un moteur" a changé le chorégraphe interprète ?
Dans cette oeuvre de docu-fiction amalgamant danse, théâtre et cinéma, chacun y trouvera ses clés d'interprétation pour séparer la docu de la fiction, ce qui personnellement me plaît particulièrement ! Au final, ma rencontre avec lui et eux (lui et son frère), ses confidences qu'il nous fait, surtout en gestes m'ont particulièrement plu et touché !
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