C'est jusqu'à la porte de l'Espace Bleu que mes pas m'ont amené pour découvrir "Transes" d'Isabelle Van Grimde. De cette créatrice, je découvre les créations avec toujours autant de plaisir, depuis plus de huit ans. Je me souviens de "Symphonie 5.1", présenté par l'Agora de la danse, sur Cherrier et aussi de la possibilité de découvrir après la présentation l'effet d'être sur scène "pour expérimenter les effets interactifs de la technologie de Jérôme Delapierre. Sur cette scène, j'y ai produit mes traces lumineuses et j'y ai créé mes perturbations lumineuses ainsi qu'un trou noir, me laissant émerveillé des possibilités de la technologie utilisée.", que j'écrivais à l'époque.
Crédit: Marilene Olivier tirée du site de l'Agora de la danse
Cette fois, pour "Transes" une interprète sur scène (Emmanuelle Martin que j'avais vu sur scène récemment dans la Symphonie de coeurs" de Rhodnie Désir) et un compositeur musicien en retrait (Thom Gossage). Une fois la porte ouverte, je me dirige dans le lieu et je choisi mon siège, première rangée, d'un des trois côtés de l'espace scénique. Le temps que la salle se gorge de monde, je peux prendre le temps de découvrir le lieu qui a pour moi toutes les allures d'un monde post apocalyptique (le programme, lui indique plutôt "un univers organique envoûtant, ... dans un futur post-technologique où la nature est presque entièrement détruite."). De toute façon, l'un comme l'autre, je ressens une désolation avec projeté sur le mur arrière, l'image d'un arbre mort ou d'une silhouette humaine selon la perspective présentée. Et puis tout à coup arrive discrètement, une espèce animale robotique qui inspecte les lieux, surveillant ou recherchant, je ne saurais dire, mais me saluant presque ! Son passage dans le lieu fait, le calme revient et mon attention passe en mode en alerte.
Et puis émergeant de la "terre", nous apparait en soubresauts cette forme humaine qui une fois sur pied, frénétiquement prend possession du lieu, mais aussi de mon attention. Dans ce qui suivra, en trois temps, elle explore, se repose et se remet en marche, tout en se transformant en s'induisant d'un liquide. Même lors des quelques moments où elle se retrouve, cachée de moi, derrière un des arbres morts, je ne peux qu'être fasciné. Il y a dans ses gestes (superbement accompagnés par la musique), une énergie interne qui rayonne et qui percute.
De son arrivée dans ce monde, de son passage et de son départ dans l'obscurité de son destin, je ne vois rien de rationnel ou si peu, seulement, sinon surtout du viscéral d'un être en marche, et cela je l'apprécie ! Pour y arriver, Emmanuelle Martin par sa performance dans les vestiges d'un monde nous le transmet bien !
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