Il y a quelques années, fort gentiment, on m'avait qualifié de spectateur professionnel. Je dois l'avouer, ce compliment m'avait touché positivement ! Il en reste que lorsque la proposition de 5 à 7 de la Compagnie Jean Duceppe dans les coulisses du théâtre du même nom est apparue sur mon radar, j'ai dit oui tout de suite. Ainsi donc pour la soirée de première, je serai là pour assister aux propos d'une vrai spectatrice professionnelle, Émilie Perreault pour sa rencontre "La suspension de l'incrédulité". Sans rien vouloir divulgacher, je peux affirmer haut et fort, que de cette rencontre, j'en suis revenu tout à fait comblé ! Et voici pourquoi en quelques lignes.
Affiche de la soirée tirée du site de la Place des ArtsÀ mon arrivée en salle pour ce 5 à 7, j'ai une bière à la main (gracieusement fournie à l'entrée des coulisses). Je trouve rapidement ma place sur (surprise !) sur un siège la première avec juste derrière moi, une feuille rouge sur laquelle il y a le mot "réservé" inscrit ! Le temps passe, les sièges trouvent preneur.es, et même celui sur lequel s'assoit l'hôtesse de la soirée. Impossible pour moi de me retenir, je la remercie de sa demande transmise préalablement par courriel.
Pause
Ce courriel nous demandait de transmettre une chanson qui nous fait pleurer à chaque fois qu'on l'écoute. Après un cours moment de réflexion, j'en trouve deux et je répond ""Qu'est-ce qu'on leur laisse" de Richard Séguin ! Chanson que j'écoute en boucle depuis cette demande et qui oui, m'émeut à chaque fois, comme bien d'autres chansons aussi de Richard Séguin !
Fin de la pause
Une fois venu le moment de débuter, nous avons droit aux consignes d'usage préenregistrées, mais par l'intermédiaire de Marc Labrèche, sur son mode tout aussi caractéristique qu'humoristique. Et c'est de sa place de spectatrice qu'elle débute, fort symboliquement cette rencontre. Avec ses questions fort pertinentes, elle brise la glace. Soit, pourquoi sommes-nous ici ? Et aussi pourquoi, elle, se met en scène devant nous, dans une posture différente ?
Je ne reviendrai pas sur tout ce qui suivra, nous en apprendrons son cheminement de son passage au collège d'un plateau sportif, à une scène jusqu'à un siège dans une salle. Utilisant les voix off de nombreuses personnalités (Guy Nadon, Éric Emmanuel Schmitt, Robert Lepage et aussi Marc Labrèche de retour), et aussi de celle de citoyens ordinaires qui ont vécu des situations hors de l'ordinaire, elle nous illustre fort clairement le pouvoir de la rencontre culturelle !
Si l'art peut "faire oeuvre utile" pour soulager, elle peut aussi ouvrir les horizons, poigner aux trippes, et cela Émilie Perreault, le met en évidence. Elle nous fait même la démonstration du pouvoir des propositions culturelles sur le "mind changing".
Voilà une proposition en apparence toute simple, mais qui mérite d'être vue pour tout.e spectateur-spectatrice qui visite régulièrement ou non une salle de spectacle pour mieux comprendre ce qu'il ou elle vive, soit la suspension consentie de l'incrédulité !
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