C'était, il y a presque deux ans, je sortais de la présentation d'une fin de résidence et j'avais écrit, "Il en reste que cette version en travail de "L'inconsistance" que j'ai découvert en ce jeudi après-midi est entre bonnes mains pour l'amener à bon port en vue de notre prochain rendez-vous dans la programmation d'un diffuseur." Ainsi donc est venu ce prochain rendez-vous ! Voilà pourquoi mes pas m'ont amené jusqu'au MAI dont le slogan cette année, LES FEUX QUI BRÛLENT EN NOUS" est, selon moi, fort approprié pour qualifier la proposition de Nasim Lootij et Kiasa Nazeran.
Crédit: David WongDeux phrases du descriptif me semblent fort pertinentes, je me permets donc de les reprendre, "L’œuvre explore comment l’humanité préfère se soumettre à des discours creux et se contenter d’une solidarité passive envers les pays touchés par de graves conflits politiques. Celle-ci démontre une image de failles qui, une fois ouvertes dans notre esprit, nous empêchent de recouvrer notre intégrité, notre consistance."
Pendant que j'attends le début de la représentation de mon siège en première rangée, je reviens dans le temps, dans ma tête pour tenter de me rappeler, avec un succès mitigé, la rencontre précédente. Mais mon attention revient rapidement dans le moment présent lorsque le tout devient tout noir et émerge, tout en présence, les deux protagonistes qui débutent leur illustration des dérives des pensées et des discours ainsi que notre façon de les intégrer !
Ils utilisent pour entreprendre leur exploration de l'inconsistance, une bande de papier tout blanc qui est déroulée et coupée en une longue bannière, matière à ce qui suivra. Voilà pour moi le symbole parfait d'un discours vide de sens, mais qui peut s'avérer hypnotisant. Cette bande de papier sera, par la suite, déroulée, manipulée, découpée, intégrée en eux tout au long, intégrée en partie aussi dans un discours fort percutant, symboliquement, reliant des parties (tout en boules).
Peut-on résister aux discours dominants, sinon oppressants, y faire front ? Ces deux artistes, d'origine iranienne, nous en montrent des éléments de réponse avec des aspects fort habilement et brillamment présentés. Impossible de rester indifférent lorsque leurs regards se dirigent vers nous et qui pour moi, me percutent fortement.
Dans cette proposition alliant danse et théâtre, nous sommes interpellés, conscientisés aussi à notre posture de citoyen dans un monde dans lequel les discours de toute nature abondent ! Merci, Nasim Lootij et Kiasa Nazeran riches de votre vécu, de nous avoir partagé votre expérience ! En espérant que votre passage au MAI ne soit qu'une première escale avant bien d'autres !
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