Lorsque mes pas m'ont amené jusqu'aux portes de l'Espace Go, j'en étais à une première sortie de trois, de ce week-end (allongé jusqu'au lundi) en bonne compagnie (lire ici, avec ma blonde !). Nous y allions pour découvrir pour une deuxième fois en peu de temps (la fois précédente, c'était il y a un peu plus de deux semaines avant au Centre du Théâtre d'Aujourd'hui avec "Coup de vieux"), une proposition théâtrale avec "l'âge d'or" sur la ligne de front !
Rendu.es à nos sièges en première rangée, nous découvrons devant un grand espace dans lequel le blanc domine. Il y a aussi cette personne couchée dans un lit et l'autre qui est à son chevet. Tout autour, projetés sur les trois murs, des points blancs qui tombent comme le signe de ce temps qui a passé et qui passe encore, comme la dernière saison, hivernale !
Affiche de l'oeuvre par Maxyme G. Delisle tirée du site de l'Espace GoLorsque le tout commence, avec l'arrivée graduelle des autres personnages, je découvre peu à peu le lien entre celle qui d'abord arrive et les autres ensuite. Je dois l'avouer, si le texte est fort beau et riche, la trame narrative elle, au début m'échappe. Il en reste que les liens dans ma tête se font graduellement. Mais une fois le tout en place (lire ici, après le premier quart de la pièce), je me sens revenir en plein contrôle. Ainsi donc cet homme qui semblait au seuil du trépas, revient "bien vivant" entouré de celles qui ont été significatives pour lui pour leur faire une demande. Ainsi donc, nous sommes amenés à une autre époque pas si lointaine pour redécouvrir que les luttes ont été et seront toujours pertinentes et importantes. Dans "Un coeur habité de mille voix", comme l'indique le programme de la soirée, avec le texte de Marie-Claire Blais, adapté par Kevin Lambert on nous propose une oeuvre "pour nous faire revivre les grands moments de militantisme pour les droits des personnes homosexuelles qui ont marqué le siècle dernier, des émeutes de Stonewall jusqu’à nos jours. À travers ce dernier roman publié de son vivant, Marie-Claire Blais nous fait découvrir une galerie de personnages inoubliables dans leur complexe et bouleversante humanité, tout en faisant le révoltant portrait de l’homophobie de l’époque". Et ça fonctionne !
Ainsi donc avec les prestations d'Élisabeth Chouvalidzé (qui a tant incarné de personnages de ma jeunesse et qui est toujours aussi allumée à presque 88 ans!!), de Pascale Drevillon, de Nadine Jean, de Louise Laprade, de Sylvie Léonard, de Jean Marchand et de Christiane Pasquier, je reste captivé. Il y aura ce moment magique durant lequel celui qui semblait sur le seuil de la mort, trouve place devant un piano pour y jouer et pour enrober fort efficacement ce que les autres nous présentent. Il y a aussi, la présence discrète de ce caméraman sur scène qui capte des moments pour les projeter tout en gros sur l'arrière de la scène permettant de mieux saisir les subtilités des expressions faciales.
Au final, je reviens de cette expédition dans ce "coeur" fort richement habité avec une impression d'avoir redécouvert les moments d'évolution et d'acceptation de réalités nouvelles de notre monde!
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