En cette soirée de janvier "quelque peu" froide, mes pas m'ont amené loin de mes sentiers habituels et surtout des salles de spectacle. Ils se sont dirigés jusqu'à la Galerie Arsenal Art contemporain dans la Petite Bourgogne, pour y découvrir le résultat de la courte mais fructueuse résidence de Caroline Gravel, gracieuseté de Danse-Danse. Dans cet endroit "immense", au milieu de nulle part (pour moi), nous étions nombreux et je suis convaincu que tous ont apprécié ces moments de découverte, dont le titre était "Documenter l'absence". Mais commençons par le début. L'Arsenal est une galerie d'art avec de multiples salles présentant à ce moment les expositions de Rad Hourani, "Neutralité" et de Dominique Skoltz, "Y2O Dualité". Cettre dernière porte sur "ce qui révèle les intériorités plurielles d’un couple" avec des oeuvres tout en mouvement qui m'ont particulièrement plu.
Mais revenos à la raison de ma visite. Un peu après 19h00, Caroline Gravel et ses complices, Dave St-Pierre, Jamie Wright et Laurence Dufour à l'interprétation, Magali Babin à l'environnement sonore, Robin Pineda Gould à la captation photo et vidéo et Sophie Michaud, au conseil artistique arrivent. Avec la chorégraphe, ils discutent, juste là devant nous, sur les derniers préparatifs dont "où est donc la chaise ?"
Le tout se met en branle et nous avons droit à une série de tableaux qui nous entraînent un peu partout dans l'endroit. Le quatrième mur est constamment franchi avec les interprètes qui se faufilent parmi les spectateurs. L'oeuvre est en développement, mais les bases sont prometteuses et devraient pouvoir permettre un déambulatoire très intéressant rendu au bout du processus de création.
De ces tableaux, riches en "états de corps" dans lesquels on reconnaît la signature de l'interprète, j'en retiens particulièrement trois. D'abord, sur une petite scène, il y a ces trois corps qui s'émeuvent et se désaxent, semblant déterminés à documenter l'absence. Aussi, une fois tous les spectateurs habilement amenés et "introduits"par Jamie Wright dans une salle toute aussi vide que tout à fait éclairée, contrastant avec l'endroit dont vous venions, Laurence Dufour, face au mur et dos à nous, comble l'absence pendant que le robinet s'écoule juste à côté d'elle. Moment, pour moi, tout aussi fascinant que troublant.
Enfin, de retour dans la grande salle, Dave St-Pierre comble son absence et prend place dans une chaise à roulettes. Tout à fait stoïque, il sera habilement projeté par Jamie Wright dans diverses directions et vers des endroits desquels il fera que l'absence n'est plus et la présence est particulièrement forte. C'est aussi en suivant cette chaise que nous revenons au point de départ devenu point d'arrivée de l'oeuvre.
Une sortie danse intéressante (avec preuve cette photo de Marion M) et qui mérite des remerciements à tous les responsables.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire