Avis aux intéressé(e)s, il y a deux autres représentations, le 7 et le 8 janvier.
À l'ouverture des portes de la salle, nous attendent Mathieu Campeau et Émilie Morin installés sur un matelas au milieu de la scène. Les gens rentrent, je prends ma place en première rangée, mais les choses semblent mijoter devant et effectivement, les interprètes font éclater le quatrième mur. Restons attentifs, mais nous étions avertis, "Les corps évoluent dans un laisser-aller qui fait écho à un état d'esprit où tout est possible et permis" indiquait le feuillet.
Arrive le cri de départ qui annonce que les choses deviennent sérieuses. Catherine Lafleur nous entraîne dans un univers riche en mouvements physiques, sinon violents, le plus souvent en duo, mais aussi en solo. Une trentaine de minutes intenses, captivantes rehaussées par une trame musicale riche durant lesquelles j'y ai vu une histoire de couple dans les tourbillons de leur relation jusqu'à la finale particulièrement bien réussie. Si toute bonne chose doit avoir une fin, aussi bien qu'elle soit réussie et la chorégraphe l'a bien compris.
Photo: Sonya Stefan
Après une courte pause, retour en salle dans laquelle nous attendent cette fois en survêtement Marilyn Daoust, Marine Rixhon, Anne-Flore de Rochambeau et Liane Thériault avant leur "Finale au sol". Nous sentons la fébrilité du moment à affronter pour chacune d'entre elles sur cette scèneavec un peu vers l'arrière un filet de tennis délimitant l'attente du moment. Puis le tout se met en marche et une des interprètes avec quatre panneaux envisage le public jusqu'à choisir un spectateur qui par l'intermédiaire du hasard, choisira la première à procéder.
Petit intermède: Voilà une intéressante modification de cette oeuvre qui à sa première présentation présentait dans un ordre prédéterminé l'ordre de passage. "Affronter" son destin, n'est pas toujours inscrit dans un endroit précis de notre agenda. On reprend !
Marine Rixhon, mon coup de coeur de la soirée, est "choisie" et elle nous propose, une fois le survêtement retiré, un personnage qui défie de son regard frondeur autant l'épreuve que les spectateurs. Utilisant habilement son toupet, autant au sens propre qu'au sens figuré, sa personnalité rayonne et sa performance convainc. Le tout est bien parti.
Anne-Flore de Rochambeau est la deuxième désignée par le hasard et c'est avec élégance qu'elle franchit le filet. La suite est tout en grâce et en flegme. La douceur du propos irradie jusqu'en moi.
Arrive ensuite Liane Thériault avec ses pierres porte-bonheur et toute sa fébrilité. Elle devra affronter et l'on sent bien que le moment est difficile. Impossible de ne pas me reconnaître face à certaines situations passées dans ce personnage avant que l'expérience gagne des galons.
C'est Marilyn Daoust qui sera la dernière en piste. D'abord, habilement "préparée" par une comparse, elle la joue tout en séduction. Une séduction parfois malhabile, sinon désespérée qui traduit un immense besoin de plaire. "Dites-moi oui", semble-t-elle nous danser.
Le tout se termine par un court moment à quatre, question de clore le tout ensemble, autre belle conclusion.
Avec "Finale au sol" Liliane Moussa et ses interprètes nous proposent une oeuvre intéressante et accessible qui mérite des reprises avec des solos qui pourraient gagner en longueur. Je ne connais pas les interprètes, mais je serais tenté de penser qu'un peu d'elles se retrouve dans leur personnage.
Photo : Nans Bortuzzo
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