Sortie danse à caractère philosophique avec les deux oeuvres proposées par Tangente. Il en reste que la lecture rapide de la première page du feuillet peut porter notre réflexion à des endroits surprenants. En effet, lisez comme moi les deux titres à la suite, "Exister encore", "Du doute des uns". Il y a une hésitation dans le doute, telle une faille dans l'espace temps de notre existence, des zones d'opportunité qui peuvent permettre de franchir certaines limites pour s'affranchir, pour prendre un nouvel envol, sinon pour survivre.
Le tout débute avec "Exister encore" de Maryse Damecour qui est "issu d'une collecte de 331 mouvements auprès de 179 personnes". Qui doute de soi prendra aux autres, suis-je tenté de penser ! Ainsi donc, l'objectif de la chorégraphe-interpète, une fois le chronomètre déclenché est de nous présenter ces 331 mouvements, inscrits sur de longues bandes de papier en fond de scène ou de petits papier qu'elle a en main . L'ensemble de l'oeuvre, selon moi, tient plus du propos que de la chorégraphie, mais ce sont les gestes et les déplacements qui captivent.(moment de doute et mine dubitative de celui qui vient d'écrire face à cette dernière phrase au caractère contradictoire qu'il conservera, néanmoins),
Top chrono, le temps passe, les mouvements évoluent de la frénésie à l"immobilisme. Maryse, tu dois réussir, suis-je tenté de lui crier lorsque venant de "nulle part" d'autres prennent place peu à peu sur la scène.Y arrivera-t-elle au bout de cet exercice, me demanderez-vous. Dans le doute, je vous laisserai, mais sachez que c'est avec le sourire qu'elle a accueilli les applaudissements bien mérités et que les fins ne sont pas celles des films américains. J'ai passé un très beau moment et j'ai amené avec moi de quoi me faire réfléchir tout au long de mon retour à la maison.
Après la pause d'usage, retour en salle pour s'abreuver visuellement et auditivement "Du doute des uns" de "Je suis Julio" soit, Ariane Boulet (corps et voix), Laurier Rochon (numérique) et Gabriel Vignola (musique, que j'ai particulièrement appréciée) avec sur scène Andréa de Keijzer, Joannie Douville, Diana Leon, Chi Long et Lael Stellick.
Le tout débute par la projection d'un texte qui sème le doute en moi, doute bien camouflé par la pénombre de la salle. Il présente un de mes comportements qui relève du TOC, mais dont je me garderai bien de rappeler ici. La suite a tout de l'oeuvre chorale, dans lequel les destins individuels présentés dans certains tableaux s'entrecroisent dans d'autres. Le tout ayant comme objectif, selon le feuillet, de présenter "une juxtaposition de différents moments de doute, ou de croyances défaites" et c'est bien réussi. Les moments forts de cette chorégraphie sont pour moi, ces courts mais très beaux mouvements de groupe rehaussés par la musique. Il y a aussi ce duo face à face d'Andréa De Keijzer et Lael Stellick dans lequel le doute de l'un de pouvoir faire s'estompe face à la détermination démontrée de l'autre, un moment fort.
Pour ceux et celles qui comme moi arrivent à l'avance, dans le bar, pourront découvrir sur un écran, "The_Johnsons 00:21:51" de Nathan Yaffe. Oeuvre intrigante pour laquelle le feuillet de présentation est absolument nécessaire pour s'y retrouver. Si la "caméra de surveillance" est immobile, ce qu'elle capte bouge parfois sans qu'on en comprenne la raison. Une belle entrée en la matière pour "semer le doute".
Autre belle sortie danse, mais surtout sortie qui provoque des réflexions intéressantes et porteuses d'avenir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire