C'est principalement parce que Fanny (Giguère) faisait partie de la distribution que mes pas m'ont amené au Centre Culturel de l'Université de Montréal. Principalement donc, mais pas seulement, parce que toute proposition de théâtre documentaire m'intéresse et elle en était une. "Stuff Happens" présente les différentes intrigues dans les officines américaines de la Maison Blanche et aussi des celles, françaises et anglaises qui ont conduit à la guerre d'Irak. Et cette citation, "Stuff Happens" ou des "Choses qui arrivent" de Donald Rumsfeld (secrétaire à la Défense américain), suite aux frappes américaines qui ont causé des dizaines de milliers de morts de civils irakiens est le déclencheur du travail de l'auteur.
Affiche de la pièce tirée du site de l'Université de Montréal
Ce sont dix étudiant.es de différents programmes (dont en Sciences de l'Éducation, Littératures de langue française, Traduction et Psychologie) qui nous proposent pendant près de deux heures une série de tableaux montrant les agissements et tractations des personnages politiques.dont elles et ils endossent fort brillamment les "habits". C'était il y a une quinzaine d'années, les armes chimiques de Saddam Hussein occupaient une grande partie de l'actualité internationale. Les américains avaient des coups à remettre et des comptes à rendre, suite aux attentats du 11 septembre. Les faucons de l'administration de George W. Bush s'y sont consacrés totalement pour ensuite en profiter financièrement de leurs actions, malgré l'action des "colombes" représentées ici par Colin Powell.
Pour arriver à suivre la suite des événements, au début de chacun des tableaux, nous apprendrons par une projection sur l'un ou l'autre des côté de la scène le titre du tableau et le nom des belligérants de l'époque. Ce qui s'avère fort utile avec le rythme rapide de la présentation. Compte-tenu du plus grand nombre de personnages historiques que d'interprètes, certain.es devront en endosser plusieurs, jusqu'à huit et ils le font fort brillamment de façon crédible, utilisant parfois la langue du protagoniste mis sur scène, dont l'arabe (il me semble !). Durant toute la présentation, les textes nous sont proposés à vive allure, nous permettant de bien ressentir la tension et l'urgence durant certains épisodes. Ce qui nous garde captif tout au long. La mise en scène de Germain Pitre est fort efficace, dynamique avec une scénographie minimale, ce qui nous permet de nous concentrer sur l'essentiel.
Les événements de la guerre d'Irak font partie de l'histoire, colorée de drame humain qu'on semble vouloir oublier. Mais si nous y revenons, avec du recul, comme l'a fait l'auteur David Hare, (dont le texte en langue anglaise a été traduit par William Nadylam et bonifié par l'équipe de création), nous pourrons revoir, en condensé ces épisodes de l'Histoire et mieux comprendre ce qui se passe aujourd'hui encore.
Pour votre temps consacré à amener à bon port ce projet que je considère audacieux, merci et félicitations, Yardley Alexis (Études libres), Emna Ben Jelili (Sciences Politiques), Julien-Claude Charlebois (Traduction), Flavie Choinière (Littératures de langue française), Amélie Clément (Psychologie), Fanny Giguère (Pathologie, biologie cellulaire), Alexis Hebig (Sciences politiques), Camille Houssin (Linguistique), Kenny Lafrenière (Études cinématographiques) et Tessa Morin-Cabana (Éducation). Je suis certain que vous comme pour moi, vous écouterez les bulletins de nouvelles avec une perspective différente.
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