Pour ces raisons, j'étais donc bien curieux et intéressé de découvrir comment les treize étudiantes du Baccalauréat en danse de l'UQAM, aller investir le "Paradis" de cette chorégraphe. C'est donc en première rangée d'une salle fort bien garnie sinon comble, que j'attendais le début de la présentation. Une fois, la présentation de Sophie Michaud et les lumières qui s'éteignent, c'est d'abord à de brèves apparitions que j'ai eu droit, donc celle en entrée de jeu d'un être à tête de singe. Des apparitions fugaces pour me souhaiter, bienvenue au paradis. Et puis seule ou en duo ou en petits groupes, les treize "déesses" nous sont apparues d'un peu partout pour investir l'espace scénique.
Photo de l'affiche: Julie Artacho
La suite s'est déclinée dans des tableaux, tout en frontalité, fortement colorés par des états de corps maintenus, exacerbés qui interpellent. Des corps aux expressions faciales passant d'un état à l'autre en parfaite contradiction. J'ai vu dans ce "Paradis" des magmas de corps riches qui se déployaient. Des vagues corporelles, aussi, qui se dirigeaient droit sur moi (en première rangée, je vous rappelle !) dont une de ces vagues, au moins, c'est terminée dans les rangées derrière moi.
Pause
Je me souviens d'une autre époque durant laquelle, je constatais souvent que si les corps des interprètes devant moi étaient fort expressifs, leurs visages, eux, étaient inanimés, absents du propos chorégraphique! En cette soirée, je constate, encore une fois, que les temps ont changé et qu'il est possible d'enrichir la proposition avec des expressions faciales utilisées de façon fort efficace.
Fin de la pause
De ces moments forts et intenses qui furent nombreux, j'en retiens particulièrement un, celui durant lequel, une des interprètes (Paméla Aubé, comme je l'apprendrai plus tard lors de la discussion d'après représentation) s'est approchée là, juste devant moi et a établi la connexion de nos regards. Impossible pour moi d'en établir la durée, mais elle s'est passée de façon fort intense, hors des limites temporelles habituelles. Et elle m'a permis aussi de trouver par la suite, telle une révélation, le sens profond de ce que je voyais, là, tout juste devant moi.
Si Jean-Paul Sartre dans "Huis clos", énonçait que "l'enfer, c'est les autres", Catherine Gaudet nous propose à son tour que le paradis est aussi les autres. Et pour les deux, le tout est porté par le besoin, fort grand, du regard de l'autre sur soi et du jugement qui en découle. Parce que, c'est ce que j'ai surtout ressenti en cette soirée grâce à vous mesdames. Pour m'avoir si bien porté cette révélation, Paméla Aubé, Anne-Sophie Blanchet-Ménard, Châtelaine Côté-Rioux, Léa Dargis-Deschenes, Zoé Delsalle, Emeline Descharles, Anna Erbibou. Lila Geneix, Alice Marroquin-Éthier, Adèle Morrissette, Sandrine Parent, Danae Serinet Barrera et Éliane Viens-Synnott, merci !
Et merci aussi à vous, Sophie Michaud (Direction des répétitions et conseillère dramaturgique), Antoine Berthiaume (Conception sonore), Hugo Dalphond (conception des éclairages) et Justine Bernier-Blanchette (costumes) et aussi tous les autres qui les ont accompagnés.
Chères étudiantes, vous n'êtes pas encore rendues encore à la fin de votre parcours de formation, mais l'avenir s'annonce bien et moi, vos prochains pas sur scène, je compte bien y être pour les découvrir. À bientôt, donc !
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