Ce n'était pas ma première fois et à chaque fois la théâtralité des propositions de Crystal Pite et Jonathon Young (Kidd Pivot) me font différents effets. Ils m'interpellent, me désarçonnent parfois, mais jamais ne me déçoivent. En ce début de printemps qui se fait encore tout timide, Danse Danse me proposait leur plus récente création "Revisor". La lecture préalable du feuillet de présentation "mettait bien la table" à ce qui allait suivre. Le point de départ est une pièce de théâtre russe, une comédie, de Nicolas Gogol qui portait sur des sujets, tels que la tromperie, la cupidité et la corruption.
Photo de Tiffany Tregarthen par Michael Slobodian
tirée du site internet de la compagnie Kidd Pivot
Mais même averti, je suis quelque peu désarçonné par la tournure fort verbale du début. De mon siège en première rangée, je devais suivre l'action toute gestuelle et le propos des protagonistes en langue anglaise, pour lequel je devais lever tout haut mes yeux pour en voir la traduction. Je devais donc choisir entre voir ou comprendre certaines parties de ce premier tableau. Mais, assez vite, j'ai fais mon choix et je me suis concentré sur ce qui se passait sur la scène, même si certains propos m'échappaient. Il faut avouer que la grande qualité d'interprétation des différents interprètes, Doug Letheren, Jermaine Spivey (mon coup de coeur), Matthew Peacock, Rena Narumi, Ella Rothschild, David Raymond, Cindy Salgado, Tiffany Tregarthen et Renée Sigouin a rapidement happé mon attention et, donc, a détourné mon attention du propos exprimé.
Et puis arrive le moment, où le propos devient essentiellement chorégraphique. Ce que l'on vient de voir m'est présenté fort différemment avec les interprètes dépouillés de leurs vêtements d'époque, d'autres neutres. Cette façon de faire en "focalisant" sur les gestes m'a beaucoup plu. Pas de surprise sur le propos dramaturgique, donc toute mon attention se porte sur les gestes fort bien exprimés et le propos oral qui les présente. C'est pour moi, la partie "forte" de l'oeuvre, qui, néanmoins, ne l'aurait pas été sans ce qui l'a précédé.
Et puis, nous revenons à la forme de présentation initiale, pour découvrir l'acte final. La conclusion ne surprendra pas, comme certains travers de la nature humaine transcendants les époques. Moi, de cette soirée, j'en reviens comblé et satisfait de la forme choisie par les chorégraphes.
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