Mes sorties danse pour me rendre se suivent, mais ne se ressemblent pas. Après avoir raté mon autobus et me rabattre sur le trajet alternatif plus long, ce dernier m'a néanmoins amené jusqu'à la porte de l'Espace vert du Wilder plus de trente minutes à l'avance, plutôt que dix comme d'habitude !!! Attente utile qui m'a permis de savoir que la prochaine saison de Tangente sera annoncée bientôt !
Une fois la porte de la salle ouverte, je retrouve "mon" siège en première rangée. Devant moi, une robe blanche sur laquelle lumière et ombre ondulent, la rendant presque vivante. Elle est entourée de lampes aux lumière d'or tout à terre et est baignée par la musique. À l'arrière gauche de la scène, une console avec derrière, une femme (Moe Clark) en attente.
Et puis, "Luz : Dentelle" de et avec Sonia Bustos débute avec cette robe qui prend vie lentement. De ce qui suivra, dans un premier tableau, j'y verrai la germination d'une graine. Se dépouillant peu à peu, elle éclot dans un deuxième tableau pour se révéler à nous avec des mouvements affirmés rehaussé par sa robe pendant que les lumières aux sols s'élèvent. Comme si ces lumières libéraient ce corps pour aller de l'avant. Et enfin libérée de cette autre robe, "cette fleur" semble fragile mais déterminée à aller de l'avant et pour y arriver, elle enlève les traces du passé sur sa peau. Dans la conclusion, j'y vois cette fleur blanche qui s'épanouit et qui propagera son pollen. Tout au long, l'accompagnement de Moe Clark au chant et à la musique est fort efficace (une belle découverte pour moi dont je compte bien mieux découvrir les oeuvres).
Crédit: Denis Martin fournie par TangenteDe cette chorégraphe que j'apprends à connaître un peu plus à chacune de nos rencontres (c'était la troisième), je serai présent la prochaine fois pour la conclusion de sa trilogie "LUZ" !
Arrive la pause "toute éclairée", comme on nous en avertit pour passer d'une oeuvre à l'autre.
Pause
Bien assis à ma place, il est intéressant de suivre d'abord le démantèlement avec ensuite le lavage du plancher (qui a tout d'une chorégraphie) et de l'installation de la prochaine proposition. Je ne regrette pas le temps passé où nous devions quitter la salle pour cette transition.
Fin de la pause
Dans ce nouvel espace scénique, il y a une chaise dans le coin arrière gauche et une ampoule qui vient de tout en haut juste au-dessus. Et du côté de cet espace nous apparait Rachelle Bourget qui nous propose "After the cause". Le tout débute avec elle debout près de la chaise tout de noir vêtue. Une voix extérieure à elle nous parle, elle nous parle d'elle, mais, je l'avoue, j'en "perd de bon bouts" (comme le texte est en langue anglaise, cela ne me rend pas la vie facile).
Deuxième pause
J'aurais tant aimé avoir une traduction de ce texte avant ou pendant !!!!
Fin de la deuxième pause
Crédit : Vanessa Fortin fournie par TangenteIl en reste que dès qu'elle se met en mouvement, je suis captivé par cette proposition hachurée et saccadée (noir et lumière) qui me montre le parcours de cette femme (dont elle indique, dans le programme de la soirée, l'origine cathartique de sa proposition). Je peux facilement imaginer les périodes sombres (très sombres même) de sa vie, ceux durant elle a voulu ne pas être, ceux qu'elle ne voulait pas voir, ceux aussi durant lesquels elle a évolué, laissant derrière elle son passé, représenté par ses vêtements noirs.
Ses gestes sont souvent syncopés, les déplacements irréguliers, montrant ses états intérieurs en tension. Un des moments marquants et fortement symbolique pour moi est celui durant lequel, elle vient devant nous avec un bol d'eau duquel elle prend l'eau pour s'asperger la figure et laisser derrière elle, ses traces de main à côté de ce bol. Et puis, en fin de parcours, elle retourne dans le noir, mais plus en paix qu'à son arrivée.
De cette prescription chorégraphique de Laurane Van Branteghem proposée en début de saison, je reviens tout à fait satisfait. Deux propositions toutes différentes, la première toute poétique et l'autre plus viscérale et sous tension, mais qui chacune à leur façon m'ont proposé deux parcours personnels fort riches qui laissent des traces.
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