À cette soirée chez Tangente, les transports en commun (bus et métro) m'ont rendu la vie difficile pour m'y rendre. Malgré tout, c'est à l'heure que mes pas ont franchi les portes de la salle et prendre place "sur mon siège" en première rangée pour cette première soirée de représentation. Au programme, deux propositions solo, d'abord "Géante" de et avec Gabrielle Surprenant-Lacasse, suivie par "Structures affectives" du Collectif Bregma avec Frédérique Rodier.
Devant moi, l'arrière et le plancher de l'espace scénique est tout aussi vide que blanc avec les deux côtés tout en noir, présage avéré d'une soirée fort contrastée. Cela m'annonce aussi des rencontres sans artifices et moi, ce type de rencontres, je les apprécie fortement.
Et de l'arrière du côté cour, se présente à nous Gabrielle Surprenant-Lacasse, qui avec des vêtements dont la blouse de sa dualité de couleur, se met à suivre sa ligne lumineuse sur le sol. Durant le déplacement sur cette première transversale, elle semble en début de parcours, hésitante, mais peu à peu elle y gagne en affirmation. Plus tard, elle pointe un objectif et s'y rend. Par la suite, ce sont différents états de corps qu'elles nous présentent tout en transformant son aspect vestimentaire, tout en phase avec ce que je ressens de ses gestes. Le tout est fort bien enrobé par la musique et les éclairages discrets mais efficaces. Cette femme va à la rencontre de soi ou plutôt va à sa rencontre. Lorsqu'elle pointe un objectif devant, ses mouvements et son expression faciale permettent de bien ressentir sa démarche d'affirmation. Lorsque tout se termine, elle rayonne, comme libérée ! De cette interprète que j'ai eu l'occasion d'apprécier plusieurs fois ces dernières années, j'ai eu en cette soirée, j'ai l'impression d'avoir eu le privilège d'avoir accès à "son moi" et à un pan de son histoire personnelle.
Crédit: Denis Martin, fournie par TangenteElle nous quitte, tout souriante et les lumières se rallument. Le temps de laver et essuyer l'espace scénique comme dans une chorégraphie fort bien rodée et somme toute pour moi, intéressante à suivre, nous repartons pour la suite.
En toute simplicité et sans avertissement, Frédérique Rodier, sort de l'arrière scène pour aller porter sur l'espace scénique de l'autre côté, un ou des objets en tissu. Elle revient et endosse un dispositif métallique autour de sa taille. Tout se fait avec grande sobriété et débute "Structures affectives". Ces structures se présentent pour moi dans un cadre très géométrique. Les déplacements dans un système cartésien qui peu à peu je découvre, se font selon les axes "x", "y" avec la dimension "z", par le dispositif métallique qu'elle porte. Toute froide peut sembler l'oeuvre (aux allures des propositions de Daniel Léveillé), elle a l'éclat et la beauté d'un métal. Cette femme se déplace et moi, je la suis attentivement. Et lorsqu'elle semble se libérer, sa réaction et ses gestes se répercutent en moi, comme le bruit du marteau sur l'enclume.
Crédit: Vanessa Fortin fournie par TangenteDe cette trentaine de minutes, j'ai eu droit à une proposition qui explore l'espace sur tous ses axes géométriques par cette femme qui illustre la condition humaine qui a tout de la beauté d'une démonstration mathématique (comme le scientifique que je suis a toujours bien aimé) et chorégraphique (comme l'amateur de danse que je suis aussi) qui démontre ce qu'il fallait démontrer.
En résumé, une autre belle soirée à Tangente !
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