lundi 3 avril 2023

Sur mes pas vers Circuit-Est (centre chorégraphique) pour une autre rencontre avec les "Bancs d'essai" !

Lorsqu'est apparu cette invitation pour aller assister à la présentation des Bancs d'essai de Circuit-Est, j'ai bloqué mon dimanche après-midi dans mon agenda tout en espérant que rien ne viendra contrecarrer mes projets pour m'y rendre. Et, bonheur et chance, mes pas ont pu se rendre en ce dimanche après-midi plutôt frisquet coin Sherbrooke et De Lorimier pour ouvrir la porte du lieu et attendre la présentation de la sixième   édition Bancs d'essai qui nous présentera les "pistes d'essai" de et avec Lauranne Faubert-Guay ainsi que celles de Philippe Dépelteau avec Camil Bellefleur et Luce Lainé.

                                                           Tirée du site de Circuit-Est

Pause

Pour ceux et celles qui ne le sauraient pas encore ces Bancs d'essai sont une occasion double. D'abord, pour l'un.e de proposer une portion d'une dizaine de minutes d'une proposition en cours de création et, ensuite, pour nous spectateurs de réagir et qui sait (!) d'influencer le cours de création de l'oeuvre à venir. Et moi, j'aime ça !

Fin de la pause

En attente pour entrer en salle, j'apprends que cette sixième édition de ces Bancs d'essai seront les derniers (subvention terminée) et j'en suis autant fort triste de cette dernière fois qu'heureux de pouvoir en profiter. Mais pour l'heure, je prends place sur "mon" siège en première rangée pour écouter les paroles d'accueil de Lucy Fandel et Mona El Husseini. 

Le tout débute avec "Quand j'ai accouché d'un arbre, j'ai été grande comme une forêt (ponos IV)" de Lauranne Faubert-Guay, après les différentes informations de mise en contexte dont les deux principales, soit, qu'un texte devrait précéder ce que nous découvrirons et aussi que Lauranne est enceinte. Le spectateur que je suis est intrigué, parce que de cette chorégraphe, j'ai déjà vu et bien apprécié, "ponos I" et "ponos II", ce dernier en septembre dernier, mais pas le III ??? Il en reste que cette interrogation disparait, tout aussi vite lorsqu'elle prend place sur ces deux coussins et que résonne fort, très fort dans l'espace cette musique "heavy metal" ! Et puis tout à coup, l'ambiance sonore se transforme en un autre beaucoup plus doux. Et puis, je vois le déploiement de ce corps, comme celui de la feuille qui s'ouvre ou la fibre de l'arbre qui se gonfle. Ce que je vois et que je perçois des états de corps qu'elle nous présente dans ses mouvements et de ses déplacements, est le lent et intense déploiement de l'intime, avec les différentes versions de son regard jusqu'à la finale.

La période d'échanges me permet de comparer mes impressions avec celles des autres qui sont fort riches pour elle (si on observe ses réactions), mais aussi pour moi aussi. Et comme le mentionnait une spectatrice, un mode de présentation qui permettrait aux spectateurs d'être autour d'elle mériterait d'être envisagé et moi d'appuyer cette idée!

Pour la deuxième partie de cette présentation, nous sommes invités à nous déplacer devant, dans le coin droit de l'espace, vers un tapis (qui protège le plancher) et des briques qui s'y trouvent pour découvrir "S'imbriquer" de Philippe Dépelteau. Dans la description de la proposition, nous aurons droit à une présentation d'une dizaine de minutes qui devrait devenir une oeuvre de quatre heures avec mille briques. Pour l'heure, si mon compte est bon, c'est de trente-six briques dont disposeront Camil Bellefleur et Luce Lainé. Annoncé comme " un terrain de réflexion et de sensation qui active des questions relatives à nos manières de construire et d’habiter un (ou ce ?) monde en voie de disparition.", moi je ne peux qu'être d'accord ! Pendant que la disposition de ces briques avec nous tout autour sera constamment modifiée, je vois nos idées, nos concepts et nos certitudes que nous assemblons pour construire des concepts mentaux et notre vision du monde. Et comme nos idées collectives sur notre monde qui évoluent si rapidement et qui se doivent être réarrangées, aucune certitude ne peut être ! Et les nouvelles réalités amènent ou devraient amener leurs destructions ou leurs réarrangements pour en redéfinir d'autres. De ces constructions simples ou complexes, on peut s'y appuyer, mais faut-il se rappeler, elles peuvent s'effondrer comme un château de cartes (ou une rangée de dominos bien alignés !) ou se défaire pour reprendre une nouvelle forme. Avec, en apparence, une proposition simple, Philippe Dépelteau et ses interprètes permettent, pour peu que l'on soit à l'écoute, de se requestionner sur les enjeux actuels !

Dans les échanges qui ont suivi, le spectateur que je suis a pu comparer sa perception avec les autres et a bien apprécier. 

Au final, deux propositions fort différentes qui, de ma perspective, ont de l'avenir et que j'espère revoir dans leur version finale, si cela peut être le cas pour des oeuvres chorégraphiques  ! Un Banc d'essai qui me fait regretter que d'autres ne suivront pas ! Il en reste que de ce qui a été, il faut être reconnaissant !




 


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