Pour ma deuxième partie d'un jeudi "danse", mes pas me portent jusqu'au MAI pour découvrir "Because You Never Asked" de Helen Simard et Roger White . Leur proposition prend racine dans des terreaux d'inspiration fort différents que ce que j'ai déjà vu de cette chorégraphe et de ce musicien. En effet d'Helen Simard, je me rappelle de la trilogie "No fun", "Idiot" et "Requiem pop", toutes colorées de rock alimentées par la musique de Roger ! Les deux premières propositions "décoiffaient" et la troisième terminait plus doucement cette trilogie. Il y a eu aussi "Papillon", tout "street dance" sur l'effet du battement des ailes d'un papillon et de ses répercussions tout au loin que j'avais pu apprécier en ligne en novembre 2020 à cause des restrictions sanitaires dues à la pandémie.
Cette fois, c'est de Roger White et de son passé familial que prend racine "Because You Never Asked", celui de sa grand-mère juive qui a fuit l'Allemagne nazie vers l'Angleterre. Et comme le décrit le site du MAI, "l’oeuvre juxtapose des extraits de journaux intimes et de lettres écrites par Marianna de l’adolescence au début de la vingtaine, avec des enregistrements captés lors de ses 90 ans." Et cette oeuvre, c'est devant une salle comble que je la découvrirai, incluant plusieurs membres de la famille de Roger White, venant exprès d'Angleterre. Elle sera incarnée par David Albert-Toth, Marie Lévêque, Brianna Lombardo, et Maxine Segalowitz (toute une distribution serait tenté d'ajouter le spectateur de danse que je suis et qui s'avère à la hauteur !).
Image tirée du site du MAI
Bien installé en première rangée dans la galerie d'art du MAI avec ses quatre colonnes (lieu délibérément choisi pour cette présentation), le moment de débuter arrive. Et c'est au son d'un wagon qui se déplace sur les rails et les quatre interprètes "entassés" qui bougent en fonction des soubresauts du train que débute notre expédition dans les confidences et les propos de cette femme. Des propos qui résonnent dans ces lieux pendant que les gestes me captivent. Le devoir de mémoire de ces souvenirs enfouis et révélés avec ses zones d'ombre, je le ressens fort bien durant les différents tableaux. Si tout au long, des éléments m'échappent (question de langue et de perspectives), il en reste que de cette trame narrative riches de ses mouvements, je reste captif et captivé ! Je découvre encore une fois, comment les gestes permettent de transmettre et de rehausser un propos Une mention spéciale à Tiffanie Boffa pour les éclairages dans ce lieu atypique qui amplifie notre perception de la proposition.
Dans la séance de questions réponses qui a suivi (moments que j'apprécie toujours !), je ressens le bonheur de Roger White, les bons commentaires de certains membres de sa famille. En toute fin de cette séance, pas le temps de poser "ma" question, mais "ma" réponse je l'aurai, en partie à tout le moins ! Deux des interprètes ayant des origines juives, j'étais bien curieux de savoir cde qu'ils ont ressentis tout au long ! Et c'est David Albert-Toth qui me la fournira et sa réponse est fort riche !
De cette époque fort trouble de notre histoire que bon nombre d'oeuvres de toute sorte ont exploré, encore une fois je découvre qu'il est possible de nous la présenter avec une perspective originale, mais surtout très touchante. Merci Roger et Helen pour cela !
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